l'imaginaire
Publié le 23/05/2020
Extrait du document
«
L’imaginaire se situe-il à l’opposé du réel ?
A) L’imaginaire comme position d’un irréel :
Sartres
Les oiseaux, d’abord, qui sont perçus à travers divers imaginaires dont les symptômes sont les
discours produits à leur égard soit pour les décrire, soit pour les qualifier soit en imaginant leurs
intentions : imaginaire de « mort ou de menace » lorsqu’ils sont noirs [13] (corbeaux) ou lorsqu’ils se
précipitent sur de la chaire fraîche (les charognards) ; imaginaire d’« amour » (les cailles) ou de
« fidélité » (les inséparables) mais aussi de « luxure » ou de « perversité » (les perdrix), lorsqu’ils ne
se laissent pas attraper et jouent à tromper celui qui veut les attraper [14] ; imaginaire de
« vigilance » et d’« intelligence » comme les oies du Capitoles qui évitèrent le massacre de la
population de Rome, mais sans oublier que les oies appartiennent également à l’imaginaire de la
« bêtise » ou de la « naïveté » (bête comme une oie/oie blanche).
Autre exemple : le corps.
Le
médecin, en l’examinant, le tâtant, le palpant, produit un discours qui en fait un lieu d’apparition de
symptômes : c’est l’imaginaire médical de la « trace » ou de l’« indicialité » comme recherche d’une
signification cachée sous la manifestation d’un signe.
Mais le biologiste considère le corps à travers un
imaginaire « tissulaire » et « cellulaire », et le psychanalyste le considère comme lieu de
« somatisation ».La conscience imageante est l’objet sur lequel Sartre focalise son attention
puisqu’elle nous offre la possibilité d’imaginer.
Notre conscience applique aux images une forme d’«
affectivité » ; Sartre explique que l’acte d’imagination est notamment régi par certaines « réactions
affectives3 » et qu’il reflète la manière dont nous avons perçu l’objet en question.
L’imagination est
commune à chacun d’entre nous mais elle se fonde également sur notre propre émotivité lorsque
nous concevons un objet : il est associé à des sentiments.
Sartre distingue alors clairement la perception et l’image produite par mon esprit.
L’image, issue de la
conscience imageante, n’est pas la réalité, elle n’est pas l’objet qu’elle représente : elle n’est qu’un
rapport à l’objet dont l’observateur a fait l’expérience.
L’auteur dénonce et retire le statut que nous
conférons habituellement à l’image dans la conscience.
En effet, nous avons parfois l’impression que
ces images ont l’air plus vraies que nature et ce, alors même qu’elles sont issues de notre conscience.
Or, Sartre insiste sur l’idée que l’imagination implique une image totalement différente de la réalité,
nous ne sommes donc pas en mesure de tirer de celleci une quelconque information véritable sur le
monde réel si nous cherchons à étudier l’image mentale.
Selon Sartre, la conscience imageante est
soumise, d’une certaine manière, à la génération ou à la corruption : les objets qu’elle s’approprie
peuvent changer.
Sartre en vient donc à sa théorie sur la néantisation qui, étymologiquement, signifie « réduire à rien
».
Selon lui, la conscience est un néant, c’est-à-dire que l’objet n’est plus un être dans le monde ou un
être en soi, ou une réalité extérieure, mais devient un être néantisé.
La notion de néantisation
implique donc un être pour soi, lorsque l’objet est abordé par la conscience.
C’est l’acte même de
poser l’étant comme phénomène.
Cependant, il serait faux de confondre la néantisation et
l’anéantissement puisqu’il ne s’agit pas de « détruire » l’objet mais de l’extirper de la réalité dont il ne
fait plus partie ; l’objet imagé « existe » malgré tout.
Plusieurs types d’images sont issus de la
conscience imageante ; effectivement, il existe l’image visuelle et l’image auditive.
Quelles que soient
leurs caractéristiques, ces images ne font pas partie du champ du réel ; elles n’existent pas
véritablement puisqu’elles ne peuvent apparaître dans la réalité.
Dès lors, une image mentale
apparaît dans un « espace imaginaire » et non réel, un espace, qui plus est, qui n’existe pas et qui
n’est pas soumis à la temporalité.
Comme l’affirme Sartre : « Elles ne sont nulle part10 » et « Ainsi
l’acte imaginatif est constitutif de l’image11 ».
La conscience imageante, nous l’avons vu, pose alors
l’objet abordé « comme existant, inexistant ou absent, ou comme existant ailleurs12 » ou ne le pose.
»
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