L'île d'Elbe

« L'île d'Elbe C'est sur l'insistance du tsar Alexandre que les Alliés concèdent l'île d'Elbe à Napoléon Ier au lendemain de sonabdication.

Située dans la mer Tyrrhénienne, entre la Corse et la Toscane, c'est un exil bien trop proche ducontinent au goût, des Anglais et des Autrichiens qui craignent une évasion de l'Empereur.

L'avenir prouveracombien leur inquiétude était fondée.

A 10 km des rivages italiens et seulement à quelques jours de navigation descôtes françaises, Napoléon peut aisément observer les développements de la situation en France et attendre lemoment opportun pour reprendre le pouvoir.

Encore en pleine force de l'âge, l'homme qui a fait vaciller l'Europeentière peut difficilement se satisfaire d'un royaume aussi dérisoire.

L'île d'Elbe ne couvre en effet que 223 km2.L'extraordinaire variété de ses paysages aide toutefois à oublier l'exiguïté du territoire.

Formée d'une ossaturecristalline, elle présente un relief contrasté.

La montagne, qui culmine à 1019 m au mont Capanne, est aérée delarges vallées.

Les côtes, très indentées, offrent de bons abris portuaires.

Le nord de l'île est verdoyant, tandis quele Sud évoque déjà l'Afrique.

Le maquis drape les montagnes.

De nombreux petits cours d'eau drainent l'île dont leclimat est doux et agréable, avec toutefois des nuances torrides en été sur la côte méridionale.L'île d'Elbe possède des ressources appréciables.

Ses aptitudes naturelles l'orientent vers les cultures de la vigne etde l'olivier.

Le sous sol contient du cuivre, de l'étain, du plomb, de l'amiante et, surtout, du fer, dans l'est de l'île,dont l'exploitation remonte à l'Antiquité, Cette richesse attisa les convoitises et l'histoire de l'île est fortmouvementée.

Les Phéniciens, les Grecs, les Carthaginois, puis les Romains se la disputent.

Au Xe siècle, les Pisansse l'approprient; elle devient génoise au XVIe siècle et appartient encore successivement aux Toscans, auxEspagnols et au royaume de Naples, avant d'être annexée à l'Empire français.Napoléon s'installe à Portoferraio, la capitale, et, pendant les dix mois de son séjour dans l'île, il s'efforced'aménager, de mettre en valeur et d'administrer ce royaume de 2000 sujets.

Il fait paver les rues de la capitale,établit des routes, répare le port, constitue une flottille, améliore l'exploitation des mines de fer et aménage dessalines.

Cependant, l'île d'Elbe ne peut lui suffire; c'est vers la France que ses regards demeurent tour nés.

Ceux desFrançais le sont aussi vers lui; les Bourbons, dès le début, commettent des maladresses qui leur aliènent l'armée; lesanciens soldats de l'Empire, ainsi que nombre de leurs compatriotes, ne voient qu'une issue à leur malaise: le retourde leur ancien chef, Ce sera bientôt chose faite.. »