ligue.
Publié le 08/12/2021
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ligue. n.f., coalition d'États, de cités ; association d'individus, de caractère politique.
Les ligues d'États.
La Ligue lombarde fut formée en 1167 par des villes guelfes d'Italie contre l'empereur
Frédéric Barberousse. La Ligue hanséatique regroupait les villes de la Baltique (voir Hanse).
La ligue de Cambrai fut formée en 1508 par le pape Jules II, l'empereur Maximilien Ier ,
Louis XII et Ferdinand d'Aragon, contre Venise. La Ligue catholique, ou Sainte Ligue
allemande, était une association de princes et de prélats catholiques allemands, fondée en
1609 par Maximilien de Bavière pour opposer un front à l'Union évangélique. Les troupes
de la Ligue, sous les ordres de Tilly, contribuèrent grandement aux succès catholiques
pendant la guerre de Trente Ans. Mais elles furent finalement vaincues à Breitenfeld en
1631. La ligue du Rhin fut constituée en 1658 par les Électeurs et des princes allemands
pour veiller à l'exécution par l'empereur des clauses des traités de Westphalie. La ligue
d'Augsbourg fut formée en 1686 par l'empereur, des princes allemands, l'Espagne, la
Suède, l'Angleterre et la Hollande contre Louis XIV.
La Ligue arabe réunit, depuis 1945, les États arabes du Moyen-Orient. Voir le dossier
arabe (monde).
Les ligues politiques françaises.
La Ligue du bien public fut formée en 1464 par quelques grands seigneurs contre Louis XI.
La Ligue, ou Sainte Ligue, est une confédération catholique, qui joua un rôle essentiel
lors des guerres de Religion en France. Face à des protestants bien organisés, les
défenseurs de la monarchie catholique formèrent dès 1568 des ligues régionales, et se
regroupèrent en 1576 en constituant la Sainte Ligue, en réponse à la « paix de Monsieur »,
qui accordait aux protestants la liberté de culte et de nombreuses places de sûreté. C'est
Henri de Guise qui en prit la tête, tandis que le roi Henri III tentait de se la concilier, s'en
déclarant le chef.
À la mort du duc d'Anjou en 1584, le protestant Henri de Navarre devenait héritier
présomptif du trône de France, ce qui entraîna une nouvelle flambée du mouvement : la
« Ligue de 1585 ». Le parti catholique unissait alors les ambitions de la maison de Guise,
les revendications nobiliaires d'autonomie face à la centralisation monarchique, et un
mouvement populaire organisé dans les villes (Lyon, Orléans, Paris surtout). Dans un
climat de violence et de prédications passionnées, la Ligue fut le théâtre de réflexions sur la
nature du pouvoir royal et sur le régicide. Un mouvement urbain original se développa,
revendiquant les franchises des villes et prônant un idéal clérical révolutionnaire qui
soumettait le pouvoir royal à Dieu et au peuple. Depuis la signature du traité de Joinville
(1584), les ligueurs s'étaient assuré l'appui du pape et du roi d'Espagne Philippe II.
Cherchant à rallier les catholiques, Henri III déclara le protestant Henri de Navarre déchu,
mais la Ligue refusa cette concession et chassa le roi de Paris à l'issue de la journée des
Barricades le 12 mai 1588. Henri III fit alors assassiner Henri de Guise. Le frère de ce
dernier, le duc de Mayenne, prit la tête de la Ligue, tandis que Paris était gouverné dans la
violence par le conseil des Seize, hostile au roi. Celui-ci, contraint de se rapprocher d'Henri
de Navarre, fut assassiné au siège de Paris. Deux prétendants au trône se retrouvèrent
alors face à face : Henri de Navarre, qui prit le nom d'Henri IV, et le cardinal de Bourbon,
que la Ligue proclama roi sous le nom de Charles X (7 août 1589). La maladresse de
Philippe II, qui chercha à imposer sa fille sur le trône de France, et la montée du parti des
Politiques, opposé à toute ingérence étrangère, semèrent la discorde parmi les ligueurs.
Lorsque Henri IV abjura le protestantisme, la Ligue se disloqua, avant de se soumettre
définitivement à la monarchie en 1596.
La Ligue de l'enseignement fut créée en 1866 par Jean Macé, pour la diffusion de
l'instruction. Elle a joué un grand rôle dans la défense et le développement de
l'enseignement public. Elle a fondé, en 1925, la Confédération générale des oeuvres laïques.
La Ligue des droits de l'homme fut fondée pendant l'affaire Dreyfus en 1898 pour
soutenir la demande de révision du procès et, plus généralement, pour faire respecter la
personne humaine. Elle s'opposa à la Ligue de la patrie française, fondée en 1899 par
Édouard Drumont, et à la Ligue des patriotes de Déroulède, qui combattaient la révision.
Une vague d'agitation ligueuse resurgit dans les années vingt et trente : des ligues
nationalistes, autoritaires et antiparlementaires (Jeunesses patriotes, Francistes, et surtout
Croix-de-Feu), hiérarchisées et militarisées, réunirent plusieurs centaines de milliers de
personnes, et menèrent des actions de rue violentes qui culminèrent lors de la tentative
d'attaque contre la Chambre des députés le 6 février 1934 ; les ligues furent dissoutes par
le Front populaire en 1936.
ligue. n.f., coalition d'États, de cités ; association d'individus, de caractère politique.
Les ligues d'États.
La Ligue lombarde fut formée en 1167 par des villes guelfes d'Italie contre l'empereur
Frédéric Barberousse. La Ligue hanséatique regroupait les villes de la Baltique (voir Hanse).
La ligue de Cambrai fut formée en 1508 par le pape Jules II, l'empereur Maximilien Ier ,
Louis XII et Ferdinand d'Aragon, contre Venise. La Ligue catholique, ou Sainte Ligue
allemande, était une association de princes et de prélats catholiques allemands, fondée en
1609 par Maximilien de Bavière pour opposer un front à l'Union évangélique. Les troupes
de la Ligue, sous les ordres de Tilly, contribuèrent grandement aux succès catholiques
pendant la guerre de Trente Ans. Mais elles furent finalement vaincues à Breitenfeld en
1631. La ligue du Rhin fut constituée en 1658 par les Électeurs et des princes allemands
pour veiller à l'exécution par l'empereur des clauses des traités de Westphalie. La ligue
d'Augsbourg fut formée en 1686 par l'empereur, des princes allemands, l'Espagne, la
Suède, l'Angleterre et la Hollande contre Louis XIV.
La Ligue arabe réunit, depuis 1945, les États arabes du Moyen-Orient. Voir le dossier
arabe (monde).
Les ligues politiques françaises.
La Ligue du bien public fut formée en 1464 par quelques grands seigneurs contre Louis XI.
La Ligue, ou Sainte Ligue, est une confédération catholique, qui joua un rôle essentiel
lors des guerres de Religion en France. Face à des protestants bien organisés, les
défenseurs de la monarchie catholique formèrent dès 1568 des ligues régionales, et se
regroupèrent en 1576 en constituant la Sainte Ligue, en réponse à la « paix de Monsieur »,
qui accordait aux protestants la liberté de culte et de nombreuses places de sûreté. C'est
Henri de Guise qui en prit la tête, tandis que le roi Henri III tentait de se la concilier, s'en
déclarant le chef.
À la mort du duc d'Anjou en 1584, le protestant Henri de Navarre devenait héritier
présomptif du trône de France, ce qui entraîna une nouvelle flambée du mouvement : la
« Ligue de 1585 ». Le parti catholique unissait alors les ambitions de la maison de Guise,
les revendications nobiliaires d'autonomie face à la centralisation monarchique, et un
mouvement populaire organisé dans les villes (Lyon, Orléans, Paris surtout). Dans un
climat de violence et de prédications passionnées, la Ligue fut le théâtre de réflexions sur la
nature du pouvoir royal et sur le régicide. Un mouvement urbain original se développa,
revendiquant les franchises des villes et prônant un idéal clérical révolutionnaire qui
soumettait le pouvoir royal à Dieu et au peuple. Depuis la signature du traité de Joinville
(1584), les ligueurs s'étaient assuré l'appui du pape et du roi d'Espagne Philippe II.
Cherchant à rallier les catholiques, Henri III déclara le protestant Henri de Navarre déchu,
mais la Ligue refusa cette concession et chassa le roi de Paris à l'issue de la journée des
Barricades le 12 mai 1588. Henri III fit alors assassiner Henri de Guise. Le frère de ce
dernier, le duc de Mayenne, prit la tête de la Ligue, tandis que Paris était gouverné dans la
violence par le conseil des Seize, hostile au roi. Celui-ci, contraint de se rapprocher d'Henri
de Navarre, fut assassiné au siège de Paris. Deux prétendants au trône se retrouvèrent
alors face à face : Henri de Navarre, qui prit le nom d'Henri IV, et le cardinal de Bourbon,
que la Ligue proclama roi sous le nom de Charles X (7 août 1589). La maladresse de
Philippe II, qui chercha à imposer sa fille sur le trône de France, et la montée du parti des
Politiques, opposé à toute ingérence étrangère, semèrent la discorde parmi les ligueurs.
Lorsque Henri IV abjura le protestantisme, la Ligue se disloqua, avant de se soumettre
définitivement à la monarchie en 1596.
La Ligue de l'enseignement fut créée en 1866 par Jean Macé, pour la diffusion de
l'instruction. Elle a joué un grand rôle dans la défense et le développement de
l'enseignement public. Elle a fondé, en 1925, la Confédération générale des oeuvres laïques.
La Ligue des droits de l'homme fut fondée pendant l'affaire Dreyfus en 1898 pour
soutenir la demande de révision du procès et, plus généralement, pour faire respecter la
personne humaine. Elle s'opposa à la Ligue de la patrie française, fondée en 1899 par
Édouard Drumont, et à la Ligue des patriotes de Déroulède, qui combattaient la révision.
Une vague d'agitation ligueuse resurgit dans les années vingt et trente : des ligues
nationalistes, autoritaires et antiparlementaires (Jeunesses patriotes, Francistes, et surtout
Croix-de-Feu), hiérarchisées et militarisées, réunirent plusieurs centaines de milliers de
personnes, et menèrent des actions de rue violentes qui culminèrent lors de la tentative
d'attaque contre la Chambre des députés le 6 février 1934 ; les ligues furent dissoutes par
le Front populaire en 1936.
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Liens utiles
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- latine, Ligue
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