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L'idée de progrès et les illusions qu'elle entretient en nous - Denis de ROUGEMONT, L'aventure occidentale de l'homme (1957)

Publié le 29/06/2020

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« Discussion (10 points) : que pensez-vous de cette affirmation de l'auteur : «Il n'y a pas de progrès dans les arts. » Vous vous efforcerez, dans un développement composé, de construire, en vous aidant d'exemples précis, une réflexion personnelle et argumentée. • Un pastiche d'oeuvre ancienne ne peut trouver racine dans une époque qui pastiche. • C'est Beaubourg ou la future pyramide du Louvre qui sont en accord avec 1970 ou 1985. • Mais çè n'est pas une raison pour que ces constructions soient meilleures, en progrès, en comparaison d'une cathédrale gothique. • Car « une oeuvre d'art est également coin de la création vu à travers un tempérament» (Zola). — Exemple : les héros raciniens portent en eux la marque des incertitudes inquiètes de Racine. — Rien à voir avec la fermeté et la générosité du . héros cornélien. Comparer Hermione à Chimène... Andromaque et Cid. • Chaque artiste digne de ce nom crée son propre monde. Exemple : « planète Balzac» ; le monde proustien «intermittent», le roman en « théâtre de marionnettes» de Goethe... • Ce monde propre se tisse autour de certaines «images fondamentales» du créateur. • Comme dans tout nouveau chef-d'oeuvre, si un véritable génie sait les utiliser pour construire sa vision originale, tel Claudel par rapport à Rimbaud dont la lecture fit surgir. sa vocation de poète. • D'autre part, nous trouvons des créations artistiques qui ne sont pas spécialement novatrices mais sont aussi des chefs-d'oeuvre. Exemple : si Chateaubriand est initiateur de la prose poétique, son lyrisme n'est pas meilleur que celui de Pascal (Les deux infinis) ou Bossuet (Oraison funèbre d'Henriette d'Angleterre). • Un chef-d'oeuvre aussi est « perfectionnement et réussite d'un langage artistique» (Senninger). Citons Mozart qui pousse à la perfection un genre et une forme qu'il n'a pas transformés. Conclusion • Ainsi faire du nouveau n'est pas progresser... • ... De même l'imitation d'une oeuvre peut présenter un certain «dynamisme», un nouvel élan vital. ...»

« L'idée de pr� et ies illusions qu'elle entretient en nous .

.

.

Au principe de ces illusions, je vois notre désir: parfaitement �hlrel, - d'aboutir à des solutions acquisès une fois pour toutes, et «marquant un progrès» comme on dit.

C'est �ôle au niveau de la vie pratique, dans certains domaines circonscrits comme celui de la technique, par exemple.-Mais la technique ne cesse pas pour autant d'être en tension a vec d'autres aspects de notre existence.

L'illusion.

sérail .

alors d'imaginer un état stable, un arrêt de I' A venture.

Cet êtatne pourtait être acquis qu'au prix d'ùne .répression soit de l'essor technique (interdiction des recherches.

nucléaires, par exemple),.

soit des bénéfices «bouleversants» qui peuvent en résul� à bref délaj.

(abondance matérielle et loisirs): dans les deux cas; on essayerait . d'éliminer les risques Îllllérents à I' Aventure.

Et il en va �nartisti même polll' toutes nos tentatives de résou dre une bonne fois nos tensio mi-soclal es onartisti politiques, culturelles ou religieuses.

Nous ne pourrions jamais y parvenir qu'au prix du sacrifice d'un des deux termes en présence, - c'est la formulé de toutes les tyrannies et anarchies ----: ou bien au prix de leur neutralisation.

[ ...

] .

Un second type d'illusion naît de notre habitude d'appliquer l'idée de progrès à des domaines où ce n'est pas l'évolution mais l'instant et l'acte qui comptent.

Je donnerai l'exemple des arts.

S'il est vrai que la· relativité d'Einstein représente un· progrès sur ia physique ·newto­ nienne, et·si le cerveau électronique· est un progrès mr l'automate de Vaucanson, il n'en résulte plis que la dernière en date de nos modes atonales ou bruiteuses représente un progrès sùr Mozart.

Car on.

ne peut «dépasser»: Mozart: il se suffit.

Il n'est pàs une étapëtrausitoire dans une recherche collectivejamais finie, mais une œuvre achevée, un · acte créateur.

L'tpie des superstitions les plus curieuses de l'Occident se révèle là : prisonniers de l'Histoire et de la chronologie, µous ën sommes arrivés au point de nous.

figurer que l'extrême avant-garde équivaut au progrès.

Différer noùs paraît en soi supérieur à ressembler · à .quoi· que ce soit, surtout lorsqu'il s'agit · de ressembler · aux chefs-d'œuvre.

C'est se rendre à l'excès,tributaire de ce que 'l'on déclare.

«dépassé�.

C'est s'interdire d'être vraiment de son temps, d'être vraiment moderne, comme le furent sans le vouloir tous les siècles et tous les l)rtistes avant nous.

Cet avant-gardisme artistique� fondé dans une croyance abusive à l'Histoire;est en train d'appauvrir ou de paralyser des milliers de jeunes peintres, IM)ètes et musiciens. « Que peut-on faire après Schônberg < 1 > et Picasso�» � d�dent-ils avec anxiété.

Certes, le goût de diffé� est l'une des màrques permanentes dë -l'Occident: mais il n'est.

vraiment créateur que s'il trad �t spontanément la .

personne et_ sa vocation ; il est stén1e èt. »

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