Libye (2000-2001): Ouverture économique et réforme de l'État
Publié le 18/09/2020
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Libye (2000-2001): Ouverture économique et réforme de l'État
Sur le plan économique, l'année 2000 a été marquée par la poursuite de la
privatisation de l'économie libyenne, dont l'État demeure cependant le principal
gestionnaire.
Une nouvelle loi a été élaborée, destinée à faciliter les
investissements privés dans le secteur pétrolier où le français TotalFina
(groupe TotalFinaElf) détient 24 % de la production.
De manière générale, les
entreprises européennes ont su tirer avantage des relations conflictuelles entre
la Libye et les États-Unis, en se positionnant sur un marché en plein essor.
Les autorités ont pris des mesures de décentralisation.
En mars 2000, certains
ministères (Industrie, Agriculture, Transports, Tourisme) ont été supprimés,
leurs compétences étant transférées au niveau local.
En outre, l'ancien ministre
des Affaires étrangères Omar al-Mountasser a été désigné à la tête du ministère
du Plan, avec pour mission de réformer l'État et de réduire le coût d'une
administration dépensière et pléthorique.
Par ailleurs, des décisions ont été
prises pour lutter contre la corruption.
En septembre 2000, des heurts ont eu lieu entre des jeunes Libyens et des
immigrés africains, faisant plusieurs victimes.
Ils reflétaient le malaise d'une
société dont l'économie dépend de la main-d' œuvre étrangère (2 millions
d'Africains).
Cette hostilité latente et chronique contrastait avec les
ambitions africaines du chef de l'État Mouammar.
En septembre 2000, lors d'une visite à Tripoli, le vice-président du Parlement
européen a loué les efforts déployés par M.
Kadhafi en vue de promouvoir une
coopération entre l'Afrique et l'Europe, qui tienne compte des intérêts
réciproques et soit fondée sur le respect mutuel.
Les relations entre la Libye
et l'Union européenne (UE) s'étaient normalisées après la levée des sanctions
contre la Libye, en avril 1999.
Lors de la conférence des ministres des Affaires
étrangères des pays de l'UE et des autres pays méditerranéens, tenue à Marseille
en novembre 2000, le ministre libyen de la Coopération internationale, Mohamed
Chalgam, a présenté son pays comme le centre névralgique de la Méditerranée,
soulignant que rien de sérieux ni de durable sur les plans économique,
stratégique et de défense ne pouvait être entrepris sans la participation de la
Libye.
En 2000, Paris et Tripoli se sont employés à réactiver leur relation en
vue d'une nouvelle coopération.
Le ministre français des Affaires étrangères,
Hubert Védrine, a notamment souligné le rôle joué par la Libye pour faire
libérer les otages de Jolo (Philippines) à l'automne 2000.
Cependant, ce
rapprochement est resté limité par les conséquences de l'attentat perpétré en
1989 contre l'avion DC-10 d'UTA.
En dépit de l'annulation, en mars 2001, par la
Cour de cassation, de l'arrêt de la cour d'appel de Paris qui avait autorisé le
juge Jean-Louis Bruguière à instruire une plainte déposée par SOS-Attentats
contre le colonel Kadhafi, l'association française de défense des victimes a
maintenu ses accusations contre le leader libyen, annonçant un recours devant la
Cour européenne des droits de l'homme.
Adopté en juillet 2000, lors du 36e sommet de l'OUA (Organisation de l'unité
africaine), l'acte constitutif de l'unité africaine, a été ratifié par le
Congrès général du peuple (Parlement) lors d'une session extraordinaire en
octobre 2000.
Cette rapidité a montré l'engagement libyen dans ce projet.
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