Libye (1984-1985)
Publié le 18/09/2020
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Libye (1984-1985)
La Jamahirya (État des masses) libyenne, inaugurée en 1977 par la remise au
peuple de la "totalité du pouvoir" est-elle entrée dans la zone des tempêtes? Le
colonel Kadhafi a en tout cas eu fort à faire depuis le début de l'année 1984
pour contenir un mécontentement qui s'est exprimé de plus en plus au grand jour.
Du sabotage de l'arsenal El Abyar en mars 1984, à l'attentat manqué du 8 mai
contre la caserne Azizia de Tripoli, résidence ordinaire du chef de l'État, en
passant, peu auparavant, par la tragique manifestation contre l'ambassade de
Libye à Londres, l'opposition à l'inventeur de la "troisième théorie
universelle" semble être sortie des limbes dans lesquels elle a été maintenue
pendant près de quinze ans.
Et les Libyens ne sont plus tout à fait sourds à ses
critiques.
C'est que la crise mondiale n'a pas épargné cet immense pays formidablement
riche et presque désert.
Unique ressource de la Jamahirya, la production
pétrolière est passée de 82 millions de tonnes en 1980 à 50 millions de tonnes
en 1984, et les recettes ont diminué de plus de moitié, atteignant à peine 10
milliards de dollars en 1984.
Le réveil a été rude pour une population
accoutumée à vivre dans l'opulence, d'autant que le colonel Kadhafi a mis en
place une politique draconienne d'austérité pour réduire un déficit de la
balance des paiements estimé à 5,5 milliards de dollars en 1984: blocage des
salaires d'une fonction publique tentaculaire, fermeture des frontières aux
travailleurs immigrés destinés à être remplacés par des Libyens peu
enthousiastes à l'idée de se livrer à des travaux manuels, réduction drastique
des importations, amputation de 9% du budget de 1984, telles ont été les
principales potions infligées à des citoyens peu habitués aux effets de la
rigueur.
Parallèlement, la montée du mécontentement a poussé le leader libyen à
radicaliser sa révolution: outre une sanglante répression qui n'a cessé de
s'amplifier dès avant l'attentat manqué du 8 mai, tout ce qui restait du petit
commerce a été nationalisé, en même temps que l'octroi de droits supplémentaires
aux femmes rallumait l'hostilité des secteurs musulmans traditionnels.
Le
colonel s'est par ailleurs violemment attaqué à l'armée, gagnée par une grogne
inquiétante depuis la seconde invasion du Tchad en 1983.
Forte de 90 000 hommes,
suréquipée, elle s'est montrée de plus en plus réservée face aux aventures
militaires de son chef, et il n'est pas interdit de penser que la signature, en
septembre 1984, de l'accord franco-libyen de désengagement du Tchad était
destinée, du côté libyen, à calmer la mauvaise humeur des militaires.
Sur le
plan intérieur toutefois, le colonel Kadhafi s'est employé à neutraliser l'armée
en donnant davantage de pouvoir aux redoutables "comités révolutionnaires" forts
de 100 000 hommes et qui sont restés, en 1984, son principal soutien.
Fuite en avant à l'intérieur, modération à l'extérieur: telle semble avoir été
la stratégie adoptée par le maître de Tripoli, illustrée par la spectaculaire
signature du traité d'Oujda avec le Maroc en août 1984, dont on pouvait croire
alors qu'elle allait contribuer à rompre son isolement international et son
tête-à-tête exclusif avec Moscou.
Le traité d'Oujda a en tout cas créé une
situation nouvelle au Maghreb en rendant d'une part le Polisario exclusivement
tributaire de l'Algérie, et en renforçant l'axe Tunis-Alger face à la nouvelle
alliance Rabat-Tripoli.
Au printemps 1985, on pouvait se demander si un tel.
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