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Liberté et loi

Publié le 16/05/2020

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« Liberté et loi 1.

LIBERTE ET LOI NATURELLE Connaître la nature... « On ne commande à la nature qu'en lui obéissant », écrivait Francis Bacon (1561/1626) — l'un des pères de la méthode expérimentale (Novum organum, 1620). Seules l'observation et l'expérience peuvent nous mettre en mesure d'utiliser les lois de la nature à notre profit. Cette phrase se trouve dans le Livre I d'un ouvrage de Francis Bacon (1561-1626) intitulé Novum Organum(1620) ou encore Eléments d'interprétation de la nature.Cet ouvrage, comme son nom l'indique, s'oppose à L'Organon d'Aristote (IVe siècle av.

J.-C.).

Le philosophe anglaisy expose l'essentiel de ses idées sur la science en s'opposant sur certains points à la logique d'Aristote. Cette formule résume bien deux aspects de la pensée de Francis Bacon : le projet d'assurer les fondements de laconnaissance scientifique et l'idée que l'homme est appelé à commander à la nature.On y trouve, parfaitement formulée, la règle de base de l'esprit scientifique.L'esprit scientifique s'oppose à l'esprit magique.

Pour l'esprit magique, le monde est habité par des volontés qu'il fautinfléchir.

Ce qu'Alain exprime très bien en disant : « Et je crois bien que l'essentiel de l'esprit religieux consiste àcroire qu'il y a une espèce de liberté dans les choses...

»Pour l'esprit scientifique, au contraire, la marche du monde est réglée par des lois immuables.

Rien ne peut modifierces lois et aucun savant ne songerait, comme, aux dires de la Bible, Josué l'aurait fait, à arrêter la marche du soleil.Le monde est régi par des lois et non par des volontés même si, laissant la « pensée sauvage »ressurgir, il nous arrive de dire que le feu ne « veut » pas prendre.L'homme de science, pour agir sur la nature, doit donc connaître ces lois.

Et c'est en s'appuyant sur ces lois querien ne peut modifier, qu'il réussira à transformer la planète pour un plus grand bonheur de l'homme.

En d'autrestermes, son action ne peut s'insérer que dans les mailles du déterminisme.

Par certains côtés, Francis Bacon est encore un homme du passé.

Ainsi, contrairement à ce que fit Descartespresque à la même époque, il ne comprit pas l'importance des mathématiques pour le savant.Mais dans d'autres domaines, Bacon est très « moderne ».

Il a compris l'importance de l'expérience pour larecherche de la vérité, il a rompu avec la pensée magique, il a pressenti le fait que la science utilisée avec sagessepouvait conduire à une meilleure maîtrise de la nature et à un plus grand bonheur pour l'homme.

Ce n'est donc pasun contresens que de voir dans sa fameuse formule le condensé d'une pensée qui annonce Descartes et toute lascience moderne.Signalons au passage qu'Alain se réfère souvent à cette formule de Bacon quand il parle d'éducation.

Pour lui, eneffet, chacun de nous a sa nature propre qui est comme un « composé d'humeurs ».

Le pédagogue s'échinera envain à vouloir modifier cette nature.

Il doit s'y conformer et ne peut agir que dans la marge à la fois large et étroiteque lui laisse ce déterminisme biologique. .

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pour mieux la maîtriser. Après Spinoza (1632/1677), après Hegel (1770/1831), Engels (1820/ 1895) considère semblablement que la liberté, c'est l'intellection de la nécessité. « La liberté consiste en cette souveraineté sur nous-même et sur le monde extérieur, fondée sur la connaissancedes lois nécessaires de la nature » (Anti-Dühring, 1877/1878). Exemple : la connaissance des lois de la balistique (loi de la chute des corps, etc.) permet à l'homme de se « libérer » en quelque manière de la pesanteur, c'est-à-dire de substituer l'avion au vieux rêve d'Icare. 2.

LIBERTE ET LOI POLITIQUE SELON ROUSSEAU La liberté comme droit naturel. « L'homme est né libre, et partout il est dans les fers » (Rousseau, première phrase du Contrat social, livre I, chap.

1, 1762). □ Dans Du contrat social (1762) Rousseau définit les principes d'une société politique dans laquelle les hommesseraient aussi libres et égaux qu'ils l'étaient dans l'état de nature.

Le contrat social, qui est le pacte instituant l'idéald'une telle société, fait que « chacun de nous met en commun sa personne et toute sa puissance sous la suprêmedirection de la volonté générale ».

Loin de s'associer pour se soumettre, les membres de la société s'unissent pour. »

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