Liberté, égalité, fraternité:y a-t-il un lien nécessaire entre ces trois exigences?
Publié le 17/05/2020
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Liberté, égalité, fraternité:
y a-t-il un lien nécessaire entre ces trois exigences?
Introduction
La devise de la République française paraît assez spontanément incontestable et
admirable.
Est-ce seulement parce que nous avons l'habitude de la lire à l'entrée
des mairies? Les exigences qu'elle énonce sont-elles au contraire nécessairement
liées de façon à constituer un projet cohérent?
1.
C'est la liberté qui détermine l'égalité
-
Il s'agit du concept politique de liberté- qui n'a donc rien à voir:
• avec la conception spontanée Ue suis libre quand je fais ce que je veux en
n'obéissant qu'à mon désir égoïste);
• avec une indépendance naturelle, pré-politique.
En fait, on peut y entendre toujours la formule de Rousseau: la liberté est
l'obéissance
à la loi qu'on s'est prescrite, et même, en-deçà, la conception,
classique en philosophie politique (de Rousseau, sinon Locke, à Hegel),
se!on laquelle la liberté
ne peut s'établir authentiquement que dans et par l'Etat.
- L'accès à cette liberté politique implique que tous ceux qui en bénéficieront (=les citoyens) ont bien commencé par procéder à l'aliénation complète de leur
indépendance naturelle.
Ce qui situe bien tous les citoyens à égalité puisqu'ils
renoncent également aux privilèges initiaux dont ils pouvaient disposer.
- L'affirmation de la liberté comme exigence ou comme but suppose l'inexis
tence des privilégiés (c'est bien pourquoi
il y a là une devise qui ne peut être que
celle d'une république issue d'une révolution, ou d'une démocratie), puisque, tant
que durent des privilèges, la liberté de ceux qui en bénéficient interdit à celle des
autres de s'affirmer
(cf l'histoire du concept de liberté chez Hegel).
- Mais, de sucroît, la liberté civile est maintenue par la loi, devant laquelle tous
les citoyens sont
par définition égaux (ce qui implique d'ailleurs le devoir de la
connaître; c'est pourquoi nul n'est censé l'ignorer).
Il y a donc bien un lien
nécessaire entre les deux premiers concepts: l'égalité est aussi bien condition que
conséquence de la liberté.
II.
Connotations
de la fraternité
- Concept moins directement politique: allusion à la famille (on a là un écho de
la classique analogie entre corps biologique et corps politique: les membres de ce
dernier doivent être unis aussi intimement que ceux du premier.
C'est
ce
qu'indique par exemple La Fontaine dans Les membres et l'estomac).
-Mais la relation de fraternité est une relation« horizontale" (en gros, si l'on ne tient pas compte d'une éventuelle différence entre l'aîné et les puînés).
De ce point
de vue, elle énonce de façon plus sentimentale la même existence que l'égalité..
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