Liberté de philosopher contre ferveur religieuse :Le point de vue spinoziste à travers son … « Tractatus theologico-politicus »
Publié le 15/05/2020
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«
Liberté de philosopher contre ferveur religieuse :
Le point de vue spinoziste à travers son …
« Tractatus theologico-politicus »
1670
[ Par Mathieu Germaine ([email protected])]
Où plusieurs démonstrations sont données de cette thèse :
la liberté de philosopher ne menace aucune ferveur véritable ( pietas )
ni la paix au sein de la communauté publique.
Sa suppression,
bien au contraire, entraînerait la ruine de la paix et de toute ferveur.
Préface
Les hommes se croient forts et importants lorsque tout va bien pour eux ; mais dès que les difficultés seprésentent, ils ne savent plus où donner de la tête et tombent dans la superstition.
« Ayant forgé ainsid'innombrables fictions, ils interprètent la nature en termes extravagants, comme si elle délirait avec eux.
»
Donc, comme les superstitions proviennent d'un heurt avec le monde extérieur, qui ne répond plus à nos désirs, leshommes les plus superstitieux ne peuvent manquer d'être ceux qui désirent le plus ardemment les biens extérieurs.Quand ce monde extérieur ne leur sourit pas, et qu'ils ne trouvent aucune voie pour se sortir de l'embarras, ilsdécrètent la raison impuissante, et prennent les délires de leur imagination pour des réponses divines.
« La crainteserait donc la cause qui engendre, entretient et alimente la superstition » : il s'agit ici de la crainte face aux reversde la vie.
Dès que cesse leur frayeur, les hommes cessent de consulter les entrailles des bêtes et de s'adonner à lasuperstition.
Du fait que la superstition est causée par la crainte (et non, dit Spinoza, par une idée confuse de la divinité), tousles hommes y sont enclins.
Ensuite, elle est changeante et capricieuse.
Enfin, l'espoir, la haine et la colère sont sesseuls soutiens, car elle tire son origine non de la raison, mais de la sensibilité sous sa forme la plus passionnée.Donc, plus les hommes sont superstitieux, plus il leur est difficile de garder leur fidélité à la même superstition.
Et defait, comme la superstition, qui naît du malheur, engendre le malheur, elle rend encore plus superstitieux, encoreplus instable, encore plus changeant et versatile : c'est un cercle vicieux.
Ici, Spinoza cite Quinte-Curce : « La superstition est le plus sûr moyen auquel on puisse avoir recours pourgouverner la masse.
» Mais la religion elle-même, en tant qu'elle est superstition, peut provoquer l'instabilité de lamasse : c'est pourquoi on l'a entourée d'un cérémonial destiné à lui assurer une importance dominante, et donc unconstant respect de la part des sujets.
Le schéma est donc :
Crainte è superstition è religion (fixation de la superstition à travers des rites et des dogmes)
« Bien entendu, le grand secret du régime monarchique et son intérêt vital consistent à tromper les hommes, entravestissant du nom de religion la crainte, dont on veut les tenir en bride ; de sorte qu'ils combattent pour leurservitude, comme s'il s'agissait de leur salut, et pensent non s'avilir, mais s'honorer au plus au point lorsqu'ilsrépandent leur sang et sacrifient leur vie, pour appuyer les bravades d'un seul individu.
»
Une telle opération, en revanche, serait désastreuse dans une libre République : car la liberté générale n'admet pointque le jugement individuel soit assiégé de préjugés, ni soumis à une contrainte quelconque.
Par ailleurs, il arrive que des gens soient exécutés pour des questions spéculatives touchant ces superstitions ;dans ce cas, ils sont immolés non au salut de la collectivité, mais à la haine de leurs adversaires.
« Si la législation.
»
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