Liban
Publié le 16/05/2020
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2 décembre 1964 Série N• 21 Fiche N• 247
Liban
1.
Le Liban (200 km.
du nord au sud et 50 en moyenne d'ouest en est) allonge en bordure de la Méditerranée les deux chaînes parallèles du Liban et de I'Anti-Liban séparées par la dépression de la Békaa qui constitue, avec la très étroite bande côtière, la seule région fertile du pays.
Cette structure procure à ce territoire de 10 400 km 2
, peuplé d'un million et demi d'habitants, une grande variété d'aspects, sinon de ressources, et y assure le succès du tourisme qu'appelle son riche :--assé.
2.
Des Phéniciens aux Libanais d'aujourd'hui, à travers une longue histoire (Byblos, aujourd'hui Jubayl, prétend être le lieu du monde le plus anciennement habité de
façon ininterrompue) faite surtout d'invasions et de dominations successives (Egyp
tiens, Chaldéens, Assyriens, Grecs, Romains, Arabes, Turcs, Français), s'est conservée
la tradition d'un peuple de marchands entreprenants et avisés.
Dans le monde entier, des émigrés (en nombre égal à celui de la population entière du Liban) entretiennent d'étroites relations avec leur pays d'origine et en animent le commerce extérieur.
3.
Pays de maigres ressources (fruits, agrumes, olives) à l'industrie à peu près inexistante, le Liban éblouit les touristes par sa prospérité, le luxe des multiples lieux de plaisir de Beyrouth (500 000 habitants) et l'étalage de toutes les richesses du
Moyen-Orient qui n'osent se montrer dans leur propre pays.
Cependant la balance commerciale est stupéfiante: en 1963, 986 750 000 livres libanaises d'importations pour 193150 000 d'exportations.
Courtier et banquier de toute la région, terre d'élection d'un libéralisme économique forcené, centre d'innombrables opérations financières,
rendez-vous de tout ce qui s'amuse coûteusement dans le monde, le Liban est une
étrange oasis au milieu des pays arabes.
4.
La population du Liban est partagée à peu près également entre chrétiens et musulmans et divisée en une centaine de sectes.
Aussi la vie politique est-elle inflé chie par les problèmes confessionnels.
Les principales confessions, musulmanes
(Sunnites, Chiites et Druzes) et chrétiennes (Maronites, Grecs catholiques, Grecs orthodoxes, Arméniens orthodoxes, Arméniens catholiques, protestants), sont obliga toirement représentées à la Chambre par un nombre déterminé de députés.
Selon le Pacte national de 1943 (non écrit), le président de la République doit être un
chrétien maronite et le président du Conseil un musulman sunnite.
5.
Si l'on ajoute à la vivacité des querelles confessionnelles, celle des clans et des dynasties féodales (de puissants seigneurs dominent de vastes territoires de la
montagne), séquelle d'une situation qui dure depuis le Moyen Age, on conçoit aisé ment le caractère précaire de la paix politique qui s'est instituée après ~es huit mois de sanglante guerre civile en 1958.
6.
Le général-président, Fouad Chéhab, dont le mandat vient de s'achever, arbitre national respecté, l'avait bien compris et voulait moderniser le Liban par l'introduction d'une certaine planification et la création d'une industrie locale.
Son successeur, M.
Charles Hélou, qui sut, lui aussi, se tenir au-dessus de la mêlée en 1958, serait,
dit-on, moins enclin à brider le libéralisme économique absolu qui fait la loi à Beyrouth.
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