Liban (2004-2005) Départ des troupes syriennes
Publié le 18/09/2020
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Liban (2004-2005)
Départ des troupes syriennes
L’année 2004 a commencé avec deux jours d’émeutes liées au prix de l’essence
dans la banlieue sud de Beyrouth.
Le bilan s’est élevé à cinq morts.
Ce dérapage
inattendu signalait surtout la profondeur et l’ampleur de la crise sociale et
politique dans laquelle est plongée le pays.
Elle s’est amplifiée toute l’année,
jusqu’à exploser après l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafiq
el-Hariri.
Sur le plan politique, la reconduction – imposée le 28 août au Parlement –
d’Émile Lahoud pour un demi-mandat à la tête de l’État est apparue comme un
véritable oukase de Damas, contre l’avis du Premier ministre Hariri, très
hostile au président sortant.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a répondu le 2
septembre avec la résolution 1559 exigeant, entre autres, le départ des troupes
syriennes et le désarmement du Hezbollah.
Un vaste front d’opposition s’est
alors fédéré autour de la résistance à la prolongation, soutenu par la
communauté internationale.
Chrétiens, modérés comme radicaux, druzes de Walid
Joumblatt et partis de gauche se sont réunis dès la fin de l’été, de plus en
plus souvent rejoints par des proches de R.
Hariri.
Celui-ci a tenté jusqu’à la
fin octobre de défendre ses prérogatives dans une nouvelle équipe
gouvernementale.
Il a finalement démissionné le 20 et s’est rapproché encore de
l’opposition.
Entre-temps, la situation s’est tendue avec la tentative
d’assassinat, le 1er octobre, de Marwan Hamadeh, ministre démissionnaire très
proche de W.
Joumblatt.
Alors que l’opposition préparait les législatives du printemps, R.
Hariri
mourait le 14 février 2005 dans un attentat.
La vague d’émotion qui submergea le
pays fut d’abord largement spontanée, puis petit à petit récupérée et façonnée
par l’opposition.
En février et mars, des manifestations quotidiennes et de
grands rassemblements hebdomadaires ont popularisé les mots d’ordre de
l’opposition.
Le plus important, le 14 mars, a rassemblé près d’un quart de la
population du pays, soit environ un million de personnes.
Sous la pression
combinée de la rue et de la communauté internationale, qui accusait à demi-mot
Damas du meurtre de R.
Hariri, les troupes syriennes ont dû quitter le Liban au
cours d’avril.
Le pays a alors craint un retour de la violence avec des
attentats touchant les zones chrétiennes.
Elle culminera plus tard, avec les
assassinats de Samir Kassir et Georges Hawi, deux figures de l’opposition, au
cours du mois de juin.
Le 15 avril, Nagib Mikati a remplacé Omar Karamé au poste de Premier ministre et
formé une équipe chargée d’organiser les élections législatives.
Celles-ci ont
eu lieu au cours du mois de juin et ont vu la victoire des blocs régionaux et
confessionnels, l’opposition remportant Beyrouth, avec Saad Hariri, fils et
successeur de R.
Hariri, la montagne druze et le Nord, suffisamment pour
s’assurer la majorité des sièges de la nouvelle chambre sans le général Michel
Aoun.
Celui-ci, rentré au pays après quinze ans d’exil, s’est très vite
distancié de l’opposition pour nouer des alliances avec d’anciens prosyriens et
emporter tous les sièges de la montagne chrétienne.
Dans un pays plus «
confessionnalisé » que jamais, c'est à Fouad Siniora, l'ancien conseiller de R..
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