Liban (1999-2000)
Publié le 18/09/2020
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Liban (1999-2000)
Entre guerre et paix
Comme on pouvait s'y attendre, la situation politique intérieure a été largement
dominée par les évolutions changeantes du dossier régional.
Ce fut d'abord, avec
la reprise des négociations de paix entre la Syrie et Israël à Washington (15
décembre 1999), la répression par l'armée libanaise d'une insurrection islamiste
sunnite dans les montagnes de Sir ad-Dinniye, au nord-est de Tripoli (24
décembre 1999-1er janvier 2000).
Puis, le 7 février 2000, moins d'un mois après
l'interruption de la négociation israélo-syrienne, Israël a de nouveau bombardé
les installations électriques libanaises, en représailles de la mort de six de
ses soldats par la milice chiite Hezbollah, dans la zone occupée par Israël au
Sud-Liban, privant le pays d'électricité pendant plus d'un mois.
Prévu pour le 7 juillet 2000, après que le gouvernement israélien eut reconnu
pour la première fois la résolution 425 votée par le Conseil de sécurité de
l'ONU en 1978, le retrait israélien s'est finalement déroulé dans le calme le 24
mai 2000, mettant ainsi fin à vingt-deux ans d'occupation et privant
paradoxalement la Syrie d'un très utile moyen de pression sur son adversaire
régional.
Tout en célébrant la "libération du Sud-Liban", obtenue par la
guérilla militaire menée par la résistance islamico-nationale incarnée par le
Hezbollah et soutenue par l'Iran, la Syrie et l'appareil d'État libanais, le
gouvernement libanais n'avait toujours pas consenti, deux mois après le retrait
israélien, au redéploiement de l'armée nationale dans les territoires libérés,
protestant ainsi auprès de l'envoyé spécial de l'ONU chargé de vérifier
l'application de la résolution 425, Terry Roed Larson, contre la non-restitution
par Israël des hameaux situés dans la localité de Shebaa, à l'est du mont
Hermon, et exigeant un tracé de la frontière israélo-libanaise conforme à la
convention franco-anglaise de 1923, ainsi que la libération des prisonniers
politiques libanais détenus dans les prisons israéliennes.
Le président libanais Émile Lahoud avait auparavant réaffirmé dans un mémorandum adressé au secrétaire général de l'ONU Kofi Annan, le 7 avril 2000, le refus de Beyrouth de garantir la sécurité de la frontière libano-israélienne en l'absence d'une paix régionale garantissant l'évacuation par Israël du Golan syrien jusqu'aux lignes géographiques qui prévalaient avant la guerre de 1967 et réglant définitivement le lancinant problème des 350 000 Palestiniens réfugiés que le Liban ne veut accueillir définitivement et dont plus de la moitié vivent dans des camps dispersés dans le sud du pays. Privé d'armée nationale jusqu'à la reprise de la négociation syro-israélienne, le Sud-Liban demeure cependant un espace contrôlé par les milices - principalement le Hezbollah et Amal, se disputant en milieu chiite les fruits de la victoire avant les élections législatives fixées à l'été 2000 - qui assurent l'ordre public en attendant le retour définitif de l'État dans la région. Confronté au double danger d'une paix hypothéquant sa souveraineté (les manifestations étudiantes de juin 2000 réclamant le retrait de l'armée syrienne ont été sévèrement réprimées) ou d'un statu quo compromettant sa reconstruction, le Liban a, de surcroît, connu une aggravation de sa situation économique, avec une crise déflationniste, un niveau de croissance presque nul, une faible. »
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