Liban (1998-1999): Un gouvernement de technocrates et d'intellectuels
Publié le 18/09/2020
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Liban (1998-1999)
Un gouvernement de technocrates et d'intellectuels
L'élection par le Parlement d'un nouveau président de la République (15 octobre
1998) en la personne du commandant en chef de l'armée, le général Émile Lahoud,
aussitôt suivie de l'éviction du milliardaire Rafiq Hariri à la tête du
gouvernement, a provoqué une "révolution blanche" dans la vie politique
libanaise.
Elle a restitué, en effet, au chef de l'État un rôle prépondérant
dans le fonctionnement des institutions et mis fin à la gestion tripartite et
conflictuelle du pays qui durait depuis 1992 (la fameuse "troïka" qui réunissait
le président Élias Hraoui, le président du Conseil R.
Hariri et le président du
Parlement Nabih Berri, seul rescapé de l'ère nouvelle).
Animée par la volonté de moraliser la vie publique et de lutter contre les
inégalités sociales qui se sont creusées depuis la fin de la guerre (1990), la
nouvelle équipe gouvernementale, composée pour l'essentiel de technocrates -
comme le nouveau Premier ministre sunnite Sélim el-Hoss, connu pour son
intégrité et son expérience - ou d'intellectuels - à l'image de Georges Corm,
nommé ministre des Finances -, a procédé au début de l'année 1999 à une série de
limogeages dans l'administration publique, tout en pressant la justice de faire
la lumière sur des affaires impliquant, à des degrés divers, des responsables de
l'"ancien régime".
Le gouvernement a également fait de la lutte contre l'endettement public l'une
des priorités de sa politique économique (la dette publique a atteint 109 % du
PNB à la fin de l'année 1998, contre 98 % fin 1997), tout en hésitant sur le
choix des instruments appropriés (à la mi-1999, le budget n'était toujours pas
voté).
Concernant le Sud-Liban, le gouvernement s'est opposé à toute modification de
l'accord d'avril 1996, qui vise à exclure les civils des opérations militaires,
et a dénoncé sa violation répétée par Israël (massacre d'une famille de six
enfants dans le village de Janta - dans la Bekaa - par un missile israélien, le
22 décembre 1998).
A la fois pour venger l'humiliation du retrait de l'ALS (Armée du Liban sud, milice supplétive de l'État israélien en zone occupée) de la ville de Jezzine (1er juin 1999), rétablir la confiance de l'armée face à la guérilla de plus en plus efficace du Hezbollah (mort du général israélien Eretz Gerstein le 28 février 1999) et réagir après les tirs de mortier lancés par la même formation pro-iranienne sur la localité israélienne de Kiriat Chimouna, le gouvernement sortant du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a lancé, dans la nuit du 24 au 25 juin 1999, une série de raids aériens sur la totalité du territoire libanais, provoquant des pertes civiles (8 morts et 60 blessés) et des dégâts matériels (destruction de deux centrales électriques et de plusieurs ponts) estimés à plus de 30 millions de dollars. Après cette opération, intervenue à la veille d'une reprise des négociations entre le nouveau Premier ministre israélien Ehud Barak et le président syrien Hafez el-Assad, les dirigeants libanais ont réaffirmé le principe de l'unicité du volet libano-syrien, liant la question du Golan occupé à celle du Sud-Liban, dernier "front arabe" face à l'État hébreu et indispensable instrument de. »
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