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L'homme est-il par nature un être religieux ?

Publié le 22/11/2023

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« Complément de cours : la nature et la religion L'homme est-il par nature un être religieux ? Nature a plusieurs sens : elle désigne soit notre environnement, c'est-à-dire l'ensemble des êtres naturels (homme, animal, plante) qui ont une vie biologique (Aristote les désigne comme étant les êtres capables de croître par eux-mêmes) Aristote : Dans Physique, Aristote distingue les êtres naturels des êtres artificiels (naturel/artificiel) : les êtres naturels sont ceux qui croient par eux-mêmes, peuvent changer par eux-mêmes...

alors que les êtres artificiels, non-naturels comme une chaise, naît par l'activité d'un homme par exemple. Selon certains philosophes comme Spinoza, la nature est toute puissante, et remplace l'idée commune de Dieu (Deus sive natura = Dieu, ou (autrement appelé) la nature ». De manière générale, la nature désigne l'ensemble des êtres non artificiels, sujets aux lois naturelles, cad aux lois scientifiques.

L'objectif de la science est d'ailleurs de découvrir les phénomènes naturels, les étudier, et peut-être même agir sur eux.

C'est l'ambition de la science du 17è siècle.

Descartes, dans le Discours de la méthode, explique que la science doit servir à se rendre « comme maître et possesseur de la nature » (le « comme » vient modérer le propos, car le seul maître de la nature c'est Dieu). ; soit l'ensemble des choses naturelles à un être.

C'est ce second sens que nous allons utiliser. En effet, il existerait (du moins c'est ce qu'on questionne) une nature humaine, c'est-à-dire un ensemble de caractéristiques communes à tous les hommes.

Par exemple, le fait d'être bipède. On demande si l'une de ces caractéristiques pourrait être la religion. La religion est un ensemble de croyances, de coutumes, de rites, en l'honneur d'un être supérieur (un ou plusieurs dieu(x)). Compte tenu de la diversité des opinions et des religions, on pourrait répondre que l'homme n'est pas religieux par nature, aussi compte tenu du fait que beaucoup d'individus ne sont pas croyants. Mais même ces individus qui ne sont pas d'une confession particulière peuvent croire en quelque chose, si on considère que cette chose n'est pas forcément un dieu, mais tout simplement une force supérieure à nous (le destin, le karma, la science, peu importe le nom que vous lui donnez). I) II) III) Le rapport que l'homme entretient à la religion La religion : à bannir ? L'homme a besoin de croire. I) 1) D'abord, la religion est un moyen pour l'homme de trouver sa place dans la société. En effet, une religion s'organise souvent en communauté.

Ce qui fait qu'une personne peut poursuivre sa foi, même quand il en doute, c'est la possibilité qu'il a de se référer à quelqu'un qui l'aide dans ses pratiques.

La religion est donc avant toute chose un phénomène social.

Ce qui veut dire que croire seul en une force, ne peut pas permettre de fonder une religion.

Une religion est forcément faite par plusieurs individus. C'est ce que soutient Durkheim, sociologue français, dans Les formes élémentaires de la vie religieuse : pour lui, l'essence-même d'une religion est d'être composée par un groupe social.

La communauté joue un rôle crucial dans le maintien du sentiment de foi.

D'ailleurs, une communauté religieuse fonctionne comme une micro-société : elle a des chefs. Ainsi, la religion est particulièrement importante pour l'homme qui a besoin de se sentir appartenir à une société. 2) La religion est aussi importante pour l'homme qui n'a pas nécessairement de but dans la vie, ou du moins pour celui qui recherche des réponses.

En effet, la science, aussi puissante soit-elle, est incapable dans l'état de répondre à des questions d'ordre métaphysique, comme la raison de notre existence sur terre.

Seule la religion peut apporter ces réponses à l'homme.

C'est ce que dit Freud dans les Nouvelles conférences sur la psychanalyse (pour vous : freud se montrera très critique de la religion dans d'autres textes, ici il ne fait qu'évoquer le rôle de la religion dans la vie de l'homme. « "Si l'on veut se rendre compte de l'essence grandiose de la religion, il faut se représenter ce qu'elle entreprend d'accomplir pour les hommes. Elle les informe sur l'origine et la constitution du monde, elle leur assure protection et un bonheur fini dans les vicissitudes, elle dirige leurs opinions et leurs actions par les préceptes qu'elle soutient de toute son autorité.

Elle remplit trois fonctions. Par la première, elle satisfait le désir humain de savoir, elle fait la même chose que ce que la science tente avec ses propres moyens, et entre ici en rivalité avec elle.

C'est à sa deuxième fonction qu'elle doit sans doute la plus grande partie de son influence.

Lorsqu'elle apaise l'angoisse des hommes devant les dangers et les vicissitudes de la vie, lorsqu'elle les assure d'une bonne issue, lorsqu'elle leur dispense de la consolation dans le malheur, la science ne peut rivaliser avec elle.

Celle-ci enseigne, il est vrai, comment on peut éviter certains dangers, combattre victorieusement bien des souffrances; il serait très injuste de contester qu'elle est pour les hommes une puissance auxiliaire, mais dans bien des situations, elle doit abandonner l'homme à sa souffrance et ne sait lui conseiller que la soumission.

C'est dans sa troisième fonction, quand elle donne des préceptes, qu'elle édicte des interdits et des restrictions, que la religion s'éloigne le plus de la science." Repensez régulièrement aux textes d'Averroès et de MLK tout au long de cette proposition de dissert. Autre ressource possible pour affirmer la même idée : « La question du but de la vie humaine a été posée d'innombrables fois ; elle n'a jamais encore reçu de réponse satisfaisante.

Peut-être n'en comporte-t-elle aucune.

Maints de ces esprits "interrogeants" qui l'ont posée ont ajouté : s'il était avéré que la vie n'eût aucun but, elle perdrait à nos yeux toute valeur.

Mais cette menace n'y change rien.

Il semble bien plutôt qu'on ait le droit d'écarter la question.

Elle nous semble avoir pour origine cet orgueil humain dont nous connaissons déjà tant d'autres manifestations.

On ne parle jamais du but de la vie des animaux, sinon pour les considérer comme destinés à servir l'homme.

Mais ce point de vue lui aussi est insoutenable, car nombreux sont les animaux dont l'homme ne sait que faire - sauf les décrire, les classer et les étudier - et des multitudes d'espèces se sont d'ailleurs soustraites à cette utilisation par le fait qu'elles ont vécu et disparu avant même que l'homme ne les ait aperçues.

Il n'est décidément que la religion pour savoir répondre à la question du but de la vie.

On ne se trompera guère en concluant que l'idée d'assigner un but à la vie n'existe qu'en fonction du système religieux.

» Freud, Malaise dans la civilisation (1929) Ainsi, même si nous ne savons pas encore à ce stade si la religion fait partie de la nature humaine, du moins pouvons-nous affirmer que la religion a un rôle prépondérant dans la vie de l'homme. II) Pourtant, plusieurs philosophes s'accordent à dire que la religion est néfaste pour la vie de l'homme.

Ces trois auteurs : Marx, Freud, Sartre, se montrent particulièrement critique de la religion.

Nous les étudierons dans l'ordre chronologique. « Le fondement de la critique irréligieuse est : c'est l'homme qui fait la religion, ce n'est pas la religion qui fait l'homme.

Certes, la religion est la conscience de soi et le sentiment de soi qu'a l'homme qui ne s'est pas encore trouvé lui-même, ou bien s'est déjà reperdu.

Mais l'homme, ce n'est pas un être abstrait blotti quelque part hors du monde.

L'homme, c'est le monde de l'homme, l'État, la société.

Cet État, cette société produisent la religion, conscience inversée du monde, parce qu'ils sont eux-mêmes un monde à l'envers.

La religion est la théorie générale de ce monde, sa somme encyclopédique, sa logique sous forme populaire, son point d'honneur spiritualiste, son enthousiasme, sa sanction morale, son complément solennel, sa consolation et sa justification universelles.

Elle est la réalisation fantastique de l'être humain, parce que l'être humain ne possède pas de vraie réalité.

Lutter contre la religion c'est donc indirectement lutter contre ce monde-là, dont la religion est l'arôme spirituel. La détresse religieuse est, pour une part, l'expression de la détresse réelle et, pour une autre, la protestation contre la détresse réelle.

La religion est le soupir de la créature opprimée, l'âme d'un monde sans cœur, comme elle est l'esprit de conditions sociales d'où l'esprit est exclu.

Elle est l'opium du peuple.

L'abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est l'exigence que formule son bonheur réel.

Exiger qu'il renonce aux illusions sur sa situation c'est exiger qu'il renonce à une situation qui a besoin d'illusions.

La critique de la religion.... »

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