L'homme de lettres a-t-il une fonction réelle dans la société?
Publié le 19/12/2021
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Il peut paraître paradoxal d'accorder à l'homme de lettres une fonction dans la société;
ou du moins, une fonction qui dépasse celle de l'innovation littéraire et artistique.
Au
travers de leurs oeuvres, des écrivains aussi divers que Racine, Flaubert ou Rimbaud se
sont en effet attachés à défendre certaines règles d'esthétique, ou a en combattre
d'anciennes .
Or, à cette image s'ajoute celle de l'écrivain engagé, et plus généralement
la figure de l'intellectuel, qui prend véritablement naissance au XVIIIe siècle pour grandir
jusqu'à nos jours : au XXe siècle, l'engagement des écrivains a pesé lourd au cours des
nombreuses guerres qu'a connu la France (deux guerres mondiale, guerre d'Espagne,
guerre d'Algérie...).
L'homme de lettres a-t-il une fonction réelle dans la société?
I Défendre le pouvoir en place
_Barthes, dans Le degré zéro de l'écriture , remarque un changement de la condition de
l'écrivain à partir de la Révolution française.
Avant celle-ci, l'écrivain reste en effet
toujours plus ou moins dans la sphère du pouvoir; au Moyen-Age, les poètes chantent
l'amour courtois dans les cours royales (ainsi à la cour d'Aliénor d'Aquitaine); Chrestien
de Troyes commence Perceval le Gallois par un hommage à son roi.
Plus tard, au XVIIe,
Molière est sous la protection du roi.
Pendant le siècle des Lumières, les hommes de
lettre se retrouvent dans les salons des femmes de la bonne société.
_pour cette raison, la critique est toujours codée, voilée : Montesquieu, dans les Lettres
persanes, va jusqu'à faire faire par un des Persans un faux éloge du roi, évidemment
ironique (lettre 24).
II Ou éveiller les consciences?
_éveil intellectuel: c'est à partir du XVIIIe siècle que se précise l'idée que l'homme de
lettres a un devoir vis-à-vis de la société, qu'il doit "éveiller" : au siècle des Lumières,
l'homme de lettres est aussi philosophe, scientifique, il est polyvalent.
Montesquieu écrit
un traité sur l'origine des lois, mais aussi sur le fonctionnement des reins.
L'écrivain est
donc celui qui doit transmettre ce savoir, le vulgariser le plus possible, pour combattre
parallèlement l'arriérisme, le fanatisme et la superstition.
Ainsi Voltaire écrit-il un
Dictionnaire philosophique , et d'Alembert son Encyclopédie .
Dès le XVIe siècle, Rabelais,
avec son Pantagruel , définit un idéal d'éducation et attaque violemment les méthodes
obscurantistes des latinistes de la Sorbonne.
_éveil social: plusieurs écrivains considérés aujourd'hui comme classiques se sont
distingués par leur message provocateur et subversif.
Exemples le plus célèbre :
Flaubert, victime d'un procès sous prétexte que Mme Bovary encourageait à l'adultère.
Jean Genet, écrivain du XXe, procède de la même démarche en montrant dans Les
Bonnes deux soeurs plus ou moins incestueuses qui haïssent leur maîtresse et
fantasment son meurtre.
Ces deux auteurs introduisent dans leur oeuvre une véritable
critique sociale.
_éveil esthétique : bousculer les idées reçues s'applique aussi au niveau des canons
admis.
Victor Hugo, au XIXe, produit avec la préface de la pièce Cromwell un manifeste
de l'esthétique du drame romantique, mélange de tragique, de comique, de baroque et
de grotesque.
La "bataille d'Hernani" cristallise ce combat esthétique.
III Cet éveil débouche sur un engagement politique et social
_ Politique : de nombreux écrivains se sont distingués par leur participation active aux
événements de leur époque, de manière à la fois concrète et très symbolique : ainsi
Victor Hugo a-t-il activement participé aux événements de la Commune, incarnant lui-
même l'état d'esprit dont Gavroche, dans les Misérables , est le symbole : il est l'un des
rares écrivains à avoir défendu la Commune.
Au XXe siècle Malraux rejoint les bataillons
anarchistes pendant la guerre d'Espagne (puis il sera ministre de la culture sous De
Gaulle).
Ces deux écrivains, forts de leur renommée littéraire, n'hésitent pas à s'engager
en porte-à-faux par rapport aux autorités, et à avoir une attitude provocatrice.
Dans le.
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