L'expulsion des jésuitesLe parlement contre le Saint-Siège.
Publié le 17/05/2020
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Le parlement contre le Saint-Siège 1764
La Compagnie de Jésus, fondée en 1540 le moment est mal choisi: les dépenses
par Ignace de Loyola, artisan de la de la guerre de Sept Ans nécessitent des
Contre-Réforme, était, partout dans le emprunts qui ont besoin de la caution
monde, une milice au service de la des magistrats; il ne faut donc pas pro
papauté.
Par leur mainmise sur les collè-voquer leur animosité; mieux vaut les ges et les confessionnaux, les jésuites satisfaire en leur sacrifiant les jésuites.
contrôlaient la formation des esprits et Le roi essaie de gagner du temps: il fait de& consciences; on les accusait d'utili-demander à Rome une réforme des
ser la religion
à des fms politiques.
Le Constitutions.
La réponse est intransi Portugal, le premier, chasse les jésuites geante: les règles resteront ce qu'elles de son territoire en 1759.
Encouragés sont, ou ne seront pas.
Tandis que le roi
par cet exemple, les parlementaires fran-hésite, Choiseul laisse faire.
Dans le çais de tendance janséniste et gallicane courant de l'année 1762, les maisons de saisissent l'occasion d'une affaire dans la Compagnie sont évacuées et mises
laquelle un jésuite était impliqué pour sous séquestre.
Par arrêt du parlement
s'en prendre à la Compagnie: le père de de Paris, il est interdit aux pères de por
La Valette, qui a créé une maison de ter l'habit de leur ordre, d'enseigner, de commerce aux Antilles, a fait faillite, posséder des bénéfices, de remplir une
entraînant dans sa ruine des commer- fonction publique sans avoir prêté ser
çants marseillais.
Le parlement de Mar- ment de fidélité au roi et juré de défen seille attaque la Compagnie de Jésus, laque!- dre les libertés de l'Eglise gallicane le fait appel au parlement de Paris, pré- contre la mainmise de Rome.
sentant pour sa défense ses Constitu- Poussé par Choiseul et par Mme de tions (règles de l'ordre) dont les statuts Pompadour, Louis XV cède enfin: par
interdisent le commerce.
Le 8 mai 1761, un édit de novembre 1764, il confirme le parlement de Paris condamne la l'arrêt pris huit mois plus tôt par le par
Compagnie à dédommager les clients de lement sur l'expulsion des jésuites du
La Valette et, après examen des Consti- territoire français; entre 1764 et 1767,
tutions,
les déclare contraires aux lois tous les Etats bourboniens font de mê du royaume, «dangereuses pour la sécu- me.
En 1773, le pape supprime la Com
rité des Etats et la liberté des particu- pagnie de Jésus qui ne se reconstituera liers».
Le 6 août, il fait brûler divers qu'au début du xrx· siècle.
ouvrages des jésuites et, par le même
arrêt, ordonne la fermeture des collèges
de la Compagnie pour le 1•r octobre.
Les assemblées de province prennent les mêmes mesures.
Louis XV aurait voulu enlever cette
affaire aux parlements et la réserver à
son Conseil.
Choiseul
lui représente que
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- L'expulsion des jésuitesL e parlement contre le Saint-SiègeLa Compagnie de Jésus, fondée en 1540par Ignace de Loyola, artisan de laContre-Réforme, était, partout dans lemonde, une milice au service de lapapauté.
- PrélatMembre du haut clergé investi par le Saint-Siège.
- MARITAIN, Jacques (1882-1973)Il a été professeur de philosophie à Paris, puis aux Etats-Unis, ambassadeur de France auprès du Saint-Siège, et de nouveau professeur à Princeton à partir de septembre 1948.
- Saint-Siège
- VILLIERS de L'ISLE-ADAM, Philippe de (1464-1534)Grand maître de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, il soutient dans Rhodes (1522) un siège fameux contre Soliman.