L'expression de la toute-puissance présidentielle (2017-2022)

« Sacha Balavoine-Fisch TD4 Droit Constitutionnel L'expression de la toute-puissance présidentielle (2017-2022) Selon une étude de The Economist publié le 9 février 2022, la France est considérée depuis 2020 comme une démocratie « défaillante ».

Cette évolution peut être corrélée avec l’augmentation de l’intervention de l’État ainsi que les limitations que subissent les libertés individuelles à cause de la pandémie de Covid-19 due aux décisions du président Macron (stratégie du « quoi qu’il en coûte », mise en place du pass vaccinal…).

Le sujet nous pousse à nous interroger sur l’expression de la toute-puissance présidentielle de 2017 à 2022, c’est-à- dire l’exercice sans limite du pouvoir par Emmanuel Macron, ce qui correspond donc à la manière dont se manifeste l’autorité absolue ou presque du chef de l’État au cours de son mandat.

L’intérêt de ce sujet est donc de nous interroger sur le fonctionnement de la Vème République et sur l’absence de contre-pouvoir lorsque le fait majoritaire est réalisé, ce qui a permis au président de la République d’exprimer ainsi une (relative) toute puissance de 2017 à 2022.

Nous nous demanderons ainsi, dans quelle mesure, le président Macron a exprimé une toute puissance dans sa manière de présider la France de 2017 à 2022 ? Nous verrons dans un premier temps qu’il a adopté un mode de présidence omnipotente puis que des oppositions contraignantes subsistent à son pouvoir. I.

Un président omnipotent Nous allons voir, dans cette première partie, que la toute-puissance du président s’est exprimée par une orientation politique volage qui s’est combinée à un exercice solitaire de la présidence.

Ainsi le président Macron a fait plus ou moins selon son envie, durant son mandat, poussant ainsi ses détracteurs à le considérer comme un président « jupitérien ». a.

Une orientation politique volage Emmanuel Macron s’est fait élire grâce un programme de transformation de la société et de fin du clivage gauche-droite, pourtant lors du début de son quinquennat, sa transformation de la société se résumera à une politique classique libérale de droite (réforme du code du travail, de la SNCF, suppression de l'impôt de solidarité sur la fortune).

Ensuite, suite à la crise des « gilets jaunes », et plus encore avec l'épidémie de Covid-19, le président est devenu interventionniste, en dépensant à foison l’argent publique et en imposant des contraintes (le pass vaccinal) dans la vie des français.

Mais là n’est pas la seule ambivalence du président de la République puisqu’après avoir promis de renouveler les pratiques politiques, Emmanuel Macron a exercé sa présidence de manière tout à fait semblable à ses prédécesseurs avec le même rapport aux institutions et la même lecture présidentialiste de la Constitution. La seconde partie de son quinquennat sera marquée par la crise du Covid-19 qui l'empêchera de mener les réformes promises notamment sur le thème de l’écologie, suite aux propositions de la Convention Citoyenne pour le climat, nouveauté instaurée par Emmanuel Macron pour éteindre le feu des gilets jaunes.

Sur les 149 propositions, le président contrairement à son engagement en rejettera la plupart, n’en soumettra que quelques-unes partiellement au Parlement et refusera le référendum consultatif, un temps envisagé, qui n’aurait pas eu lieu dans le cadre de l’article 11 de la Constitution.. »