L’existence de l’inconscient invalide-t-elle le cogito cartésien ?
Publié le 03/06/2021
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L’existence de l’inconscient invalide -t-elle
le cogito cartésien ?
« Je n'ai vu monstre et miracle au monde plus exprès que moi -même : on s'apprivoise à toute
étrangeté par l'usage et le temps ; mais plus je me hante et me connais, plus ma difformité m'étonne,
moins je m'entends en moi.
» est une citation du célèbre écriv ain et philosophe français Michel de
Montaigne .
Elle illustre bien le caractère insaisissable de cette entité autre, partie intégrante de la vie
psychique de chacun des individus : Montaigne établis ici déjà les fondations de que nous appelons
aujourd’hui la « révolution psychanalytique » par l’écriture d’une ébauche de la description de
l’inconscient.
Nous pouvons commencer par relever le fait que le sujet présuppose l’idée selon laquelle
l’inconscient existe et que cette existence peut mettre en péril la première certitude que Descartes
dévoile dans son discours de la méthode : le cogito.
Dans la première théorie générale freudienne,
Freud distinguait trois systèmes : le système perception -conscience comprenant les sensations
internes mais surtout la perce ption du monde extérieur ; le système préconscient qui correspond aux
contenus qui ne sont pas actuellement dans le champs de conscience, et donc en un sens inconscients,
mais restent tout de même accessible à la conscience ; enfin le système inconscient q ui est séparé du
préconscient par la censure, le refoulement et la résistance.
De façon plus générale, l’inconscient
s’oppose à la conscience puisqu’elle est un système qui y échappe.
Le cogito correspond quant à lui au
principe premier de la philosophie qui trouve son origine dans la certitude de la présence de la pensée
et non comme jusque -là de celle du monde. Descartes écrit : cogito ergo sum (« je pense donc je suis »)
qu’il parvient à trouver par la suspension de son jugement à travers le doute « hype rbolique ».
L’existence humaine est ainsi capable de se saisir dans la conscience qui accompagne chacune de ses
pensées : le sujet est dès lors différencié de l’objet.
Cette locution est donc souvent décrite comme
étant une grande découverte ou innovation philosophique, en ce sens qu’elle permet l’émergence
d’une philosophie nouvelle, dite cartésienne.
L’inconscient (semblant mener à la méconnaissance de soi ) et sa découverte semble nt
directement confronter l’idée d’une conscience considérée jusque récemmen t comme omnipotente
quant à la régence de nos actions.
De fait, faut -il penser que l’existence de l’inconscient conduit à la
méconnaissance totale du sujet quant à sa vie intérieure ou au contraire que la révolution
psychanalytique ne conduit pas à annihil ation des déductions cartésiennes mais qu’une conciliation
est possible ? La réponse à cette problématique est déterminante dans la quête de vérités dans
laquelle l’homme est lancé : Socrate dit un jour « Connais -toi toi -même et tu connaitras l’univers et les
dieux ».
Nous tenterons, dans un premier temps, d’aborder l’inconscient comme entité capricieuse, ce
qui contesterait la pleine capacité qu’aurait l’homme à se connaitre, puis nous nous intéresserons aux
contestations émises par certains des détracteurs de la psychanalyse.
Enfin nous tenterons de concilier
le concept d’inconscient avec un existentialisme nécessaire à la cohérence de la pensée cartésienne
grâce notamment aux travaux de Leibniz..
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