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L’évolution de la structure socioprofessionnelle suffit-elle à expliquer la mobilité sociale ?

Publié le 13/05/2024

Extrait du document

« L’évolution de la structure socioprofessionnelle suffit-elle à expliquer la mobilité sociale ? L’ascenseur social est-il en panne ? C’est une des questions les plus répandues sur le sujet de la mobilité sociale, et vous l’avez surement déjà aperçue.

Cette image de l’ascenseur vise simplement à exprimer l’idée de mobilité au sein de la société, la mobilité sociale, la circulation des individus entre différentes positions sociales, étant hiérarchisées.

Ces positions sociales sont, en France, définies, selon différentes PCS (professions et catégories socioprofessionnelles), 6 au total.

L’évolution de la structure socio-professionnelle, de la structure de l’emploi, est donc lié à cette notion de mobilité sociale, l’apparition ou la disparition d’emplois selon le progrès technique, ou bien les besoins des consommateurs, semblerait logiquement exercer une influence et être une explication de la mobilité sociale.

Mais est-ce vraiment le cas ? Et si oui, est-ce la seule explication ? Dans quelles mesures l’évolution de la structure socio-professionnelle permet-elle d’expliquer la mobilité sociale ? Pour apporter une réponse à cela, nous étudierons d’abord l’explication structurelle de la mobilité sociale.

Puis, nous verrons que la mobilité sociale peut être expliquée par d’autres facteurs comme le niveau de diplôme ou encore les ressources et les configurations familiales. La mobilité sociale peut-être expliquée par l’évolution de la structure socioprofessionnelle. La structure des emplois a été sujette à évolutions, notamment après la Seconde Guerre mondiale, durant les 30 Glorieuses.

Nous pouvons lister parmi ces évolutions : la hausse des qualifications, la tertiarisation, la salarisation, et la féminisation, des emplois. Ainsi, la structure des emplois évolue, avec de nouveaux emplois, plus qualifiés, dans le secteur tertiaire, avec un essor de la salarisation, et la baisse d’artisans ou de marchands à leur propre compte, et une hausse également de l’emploi féminin.

Nous pouvons voir dans le troisième document qu’en France, 38,2% des femmes en âgées de 30 à 59, en 2014-2015, sont cadres et professions intellectuelle supérieure (CPIS) ou professions intermédiaires (PI).

Sur la même tranche d’âge et la même période, 43,9% des hommes sont CPIS ou PI.

Nous pouvons comparer cela avec la génération antérieure, on observe ainsi que 14,4% des mères de la génération présentée précédemment, sont CPIS ou PI, ce pourcentage passe à 28,9% pour les pères.

Ces deux PCS sont qualifiées, dans le secteur tertiaire, salarisées et ont bien connus une féminisation (+23,8 points de pourcentage), et compose désormais la majorité des emplois en France.

On constate donc des évolutions effectives de la structure socioprofessionnelle.

La structure des emplois à donc bien évoluée. Cette évolution de la structure socio-professionnelle, entraine donc des besoins plus importants en matière d’emplois qualifiés, une demande de ces emplois qualifiés plus grande. Cela va permettre une mobilité ascendante, le passage d’une PCS basse, à une PCS plus élevée.

En effet, la demande d’emplois qualifiés va, pendant un temps, être plus importante que l’offre.

Pour accéder à ces postes vacants, des ouvriers ou employés vont par exemple se former et pouvoir ainsi devenir professions intermédiaires, c’est ce que l’on peut observer dans le premier document, on peut voir qu’en France 22,6% des fils d’employés âgés de 30 à 59 ans, en 2014-2015, sont devenus PI, c’est le cas également pour 22,9% des fils d’ouvriers. Ces individus sont bien en position de mobilité sociale, de mobilité ascendante, et cela, grâce à l’évolution de la structure des emplois.

Au vu de leurs âges et de l’année d’étude sur ce document, on peut supposer que la majorité de ces hommes interrogés sont entrés sur le marché du travail entre 1980 et 1990.

Cependant, à partir de ces dates, la donne change quelque peu. En effet, à partir des années 1990, on assiste à une polarisation du marché du travail, une polarisation des emplois.

Concrètement, les emplois qualifiés, bien rémunérés, augmentent, nous l’avons, mais également les emplois peu rémunérés.

On assiste à une hausse des emplois les plus et les moins rémunérés, et un appauvrissement en termes d’effectif, des emplois intermédiaires dans le sens de la rémunération.

Le marché du travail va donc se scinder en deux.

Cette polarisation va avoir une incidence sur la mobilité sociale, en effet, elle va réduire, ralentir la mobilité ascendante décrite précédemment.

Ce phénomène de mobilité ascendante avait permis de réduire l’immobilité (ou reproduction) sociale, jusqu’à un certain point, depuis les années 1990, cette immobilité sociale n’a plus diminuée, du fait de cette polarisation.

La structure des emplois et son évolution ont bien une influence sur la mobilité sociale, car même l’immobilité sociale est une forme de mobilité sociale, et elle est en partie due, nous l’avons vu, à la structure des emplois. Cependant, malgré la véracité de l’explication de la mobilité par l’évolution de la structure socio-professionnelle, cela implique-t-il que ce soit la seule explication ? Logiquement, rien n’exclut d’autres explications. La mobilité sociale peut également être expliquée par le niveau de formation, les ressources et configurations familiales. Le niveau de diplôme permet une meilleure accessibilité aux positions sociales les plus élevées.

Effectivement, de manière générale, plus le diplôme d’un individu est élevé, plus la position sociale qu’il occupe est élevée.

La poursuite d’études offre plus de chances d’être en situation de mobilité ascendante, surtout pour les enfants de milieux populaires, le diplôme peut être un facteur important à prendre en compte.

La massification scolaire, l’augmentation du nombre de personnes scolarisées et le fait qu’elles proviennent de milieux.... »

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