Lettre de Descartes à Elisabeth – Egmond, 4 août 1645 (commentaire)
Publié le 16/05/2020
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Commentaire de Philosophie
Lettre de Descartes à Elisabeth – Egmond, 4 août 1645
Le philosophe du XIXème siècle René Descartes établit une correspondance jusqu’à sa mort
avec la princesse Elisabeth exilée en Hollande, et ceci afin d’aborder certains points de philosophie.
Ce procédé permit à Descartes de faire découvrir de nouvelles facettes de la pensée à Elisabeth tout
en ayant la possibilité de se confier.
Le texte dont il est ici question est extrait de cet échange, plus
précisément d’une des lettres à Elisabeth du 4 août 1645 et traite d’un thème qui concerne tout un
chacun : il s’agit ni plus ni moins des règles à observer en vue d’atteindre le bonheur.
En somme,
Descartes tâche de définir ce qui est susceptible de rendre un homme malheureux, et le désir en fait
partie, mais il se demande aussi s’il s’agit là d’une fatalité ; existe-t-il des moyens de combattre ce qui
nous empêche d’accéder au bonheur ? Descartes se charge donc ici de déterminer ce qu’est le
bonheur et tente même de définir ce qui empêche concrètement l’homme d’être heureux.
Par la suite,
il s’interroge : comment peut-on s’en débarrasser ? Enfin, il s’agira de s’intéresser au rôle du désir ;
Descartes fait une certaine distinction entre les désirs raisonnables et les désirs déraisonnables qui
jonchent aussi bien les uns que les autres la voie qui mène au bonheur.
Au début de sa lettre, Descartes fait allusion, afin d’introduire le sujet, à l’ œuvre de Sénèque,
De vita beata, qu’il a précédemment proposé à la princesse Elisabeth de découvrir.
S’étant référé,
comme il le précise, « à la réputation de l’auteur et à la dignité de la matière », Descartes se rend à
présent compte de l’inexactitude des propos de Sénèque et se propose de réorganiser une réflexion
sur le même thème, à savoir : quel chemin mène au bonheur ? Cette démarche peut sembler quelque
peu audacieuse, compte tenu des précédentes études sur le sujet, mais le philosophe, cherchant à
partir sur de nouvelles bases pour établir toutes ses réflexions, affirme que les penseurs antiques ne
se basaient que sur les lois de la nature, ne disposant pas d’un instrument de pensée que lui
maintenant possède, la foi.
Descartes accorde tout de même quelque crédit à l’ouvrage de Sénèque
qui dit selon lui fort bien que la recherche du bonheur est une quête fondamentale de tout être
humain, mais dès lors qu’il s’agit de définir clairement en quoi consiste celle-ci, les réponses sont
plutôt obscures.
A titre d’exemple, ceci n’est pas sans rappeler la réponse de Saint-Augustin quand on
lui demandait ce qu’était le temps : il pouvait très aisément le penser, se le représenter, mais quand il
s’agissait de l’expliquer, il en était incapable.
Descartes part alors de la base de la pensée ancienne
pour tenter de définir ce qu’est le bonheur.
Une distinction est faite entre « l’heur » et « la béatitude ».
L’heur ne dépend pas de l’être humain, c’est le pur fruit du hasard et l’homme ne s’est pas procuré ce
bien extérieur et matériel qui fait de lui un homme heureux, ou du moins comblé pour le moment.
Au
contraire, la béatitude résulte d’un certain travail sur soi : « un parfait contentement d’esprit et une
satisfaction intérieure ».
Les plus favorisés par le hasard ne sont généralement pas capables
d’accéder à cette paix de l’esprit qui n’est pas sans rappeler le stoïcisme, cette philosophie qui.
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