Lettre à MénécéeEpicureExtrait 128-132 : sur le plaisirEt c'est pourquoi nous disons que le plaisir est le commencement et la fin de la vieheureuse.
Publié le 22/05/2020
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1 / 2 Lettre à Ménécée
Epicure
Extrait 128-132 : sur le plaisir
Et c'est pourquoi nous disons que le plaisir est le commencement et la fin de la vie
heureuse.
C'est lui en effet que nous avons reconnu comme bien principal et conforme à
notre nature, c'est de lui que nous partons pour déterminer ce qu'il faut choisir et ce
qu'il faut éviter, et c'est à lui que nous avons finalement recours lorsque nous nous
servons de la sensation comme d'une règle pour apprécier tout bien qui s'offre.
Or,
précisément parce que le plaisir est notre bien principal et inné, nous ne recherchons
pas tout plaisir ; il y a des cas où nous passons par-dessus beaucoup de plaisirs s'il en
résulte pour nous de l'ennui.
Et nous jugeons beaucoup de douleurs préférables aux
plaisirs, lorsque des souffrances que nous avons endurées pendant longtemps il résulte
pour nous un plaisir plus élevé.
Tout plaisir est ainsi, de par sa nature propre, un bien,
mais tout plaisir ne doit pas être recherché ; pareillement, toute douleur est un mal,
mais toute douleur ne doit pas être évitée à tout prix.
En tout cas, il convient de décider
de tout cela en comparant et en examinant attentivement ce qui est utile et ce qui est
nuisible, car nous en usons parfois avec le bien comme s'il était le mal, et avec le mal
comme s'il était le bien.
C'est un grand bien, à notre sens, de savoir se suffire à soi-même, non pas qu'il faille
toujours vivre de peu, mais afin que, si nous ne possédons pas beaucoup, nous sachions
nous contenter de peu, bien convaincus que ceux-là jouissent le plus de l'opulence qui
ont le moins besoin d'elle.
Tout ce qui est naturel est aisé à se procurer, mais tout ce qui
est vain est difficile à avoir.
Les mets simples nous procurent autant de plaisir qu'une
table somptueuse, si toute souffrance causée par le besoin est supprimée.
Le pain d'orge
et l'eau nous causent un plaisir extrême, si le besoin de les prendre se fait vivement
sentir.
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