Lettonie (2005-2006): Croissance économique versus décroissance démographique ?

« Lettonie (2005-2006) Croissance économique versus décroissance démographique ? Considérée comme le pays le moins riche et le plus corrompu de l'Union européenne (UE), la Lettonie a affiché, depuis son adhésion en mai 2004, des performances économiques rassurantes : la croissance du PIB (10,2 % en 2005, 7,4 % à la mi-2006) est en grande partie liée à l'investissement et à la consommation privés.

D'autre part, l'évolution des exportations a été dynamique, du fait d'un retour des produits lettons sur les marchés en forte croissance de la Communauté des États indépendants (CEI, regroupant douze pays de l'ex-URSS). Malgré une hausse notable des dépenses publiques, le budget 2006 ne prévoyait qu'un déficit de 1,5 % du PIB.

Alors que le taux de chômage s'est tassé (7,6 %), l'inflation, en revanche, est restée trop élevée (6,1 % à la mi-2006) pour que l'échéance de 2008, initialement prévue pour l'introduction de l'euro, paraisse réaliste. Ces résultats, globalement positifs, ont été en grande partie à l'origine du maintien au pouvoir, pendant plus d'un an, d'une coalition gouvernementale composée de quatre partis de centre droit.

L'aplanissement de certains différends, du fait des succès économiques, de l'échéance des élections législatives en octobre ou de la tenue à Riga du sommet de l'OTAN (Organisation du traité de l'Atlantique nord) en novembre, pouvait faire penser que cette coalition se maintiendrait jusqu'à l'automne 2006.

Pourtant, le retrait, en avril 2006, des six ministres issus du parti Nouvelle ère a failli provoquer une crise politique, évitée de justesse par la modération du Parlement qui a aussitôt accordé sa confiance au nouveau gouvernement, bien que minoritaire. La situation démographique du pays n'a pas cessé d'inquiéter les autorités qui ont tenté d'ébaucher les prémices d'une politique sociale et familiale.

En particulier, un mouvement d'émigration notable vers l'Irlande a touché le pays depuis son adhésion à l'UE : 50 000 Lettons en âge de travailler auraient quitté le sol afin de trouver un emploi mieux rémunéré.

L'appréciation de cette situation demeurait néanmoins ambivalente : les autorités lettones notaient que, si les tendances ne s'inversaient pas, Riga devrait faire appel d'ici quelques années à la main-d' œuvre étrangère.

Tout en se félicitant de l'ouverture des frontières et des acquis dus à l'adhésion européenne, la libre circulation des travailleurs notamment n'ayant pas de prix.. »