Lettonie (1999-2000): Aménagement du port de Ventspils

« Lettonie (1999-2000) Aménagement du port de Ventspils Au-delà des différends qui émiettent leur échiquier politique, les dirigeants de la Lettonie sont, comme ceux de ses deux voisins baltes, acquis à la nécessité de la cohabitation harmonieuse des nationalités, d'autant plus nécessaire que près de la moitié des Lettons sont de nationalité russe.

Soucieux de tirer parti d'investissements étrangers et favorables à la privatisation des entreprises, ils sont également désireux d'une adhésion rapide à l'Union européenne, dont le principe est acquis à Bruxelles.

Ils sont aussi ouverts à l'hypothèse de libre circulation des capitaux et des personnes.

En effet, la capitale Riga, qui rassemble un tiers de la population du pays, présente un patrimoine historique capable d'entretenir un mouvement touristique rémunérateur. Ces convictions ont résisté face aux perturbations liées à la transition vers l'économie de marché : chômage d'un dixième de la population active, déficit budgétaire, économies drastiques pour préserver la stabilité de la monnaie nationale, sacrifices sociaux tels que le recul de l'âge du départ à la retraite. Le Premier ministre Andris Skele, soutenu par une coalition de partis de droite, a démissionné le 12 avril 2000, à la suite de différends relatifs à la privatisation du combinat pétrolier Ventspils Nafta, cheville des exportations d'hydrocarbures.

Il a été remplacé, un mois plus tard, par Andris Berzins, leader de Voie lettone et soutenu par une coalition de partis de centre droit. Plus que dans le fait d'avoir confié à une femme, Vaira Vike-Freiberga, la charge (surtout représentative) de présidente de la République en juillet 1999, l'originalité lettone transparaît dans une conviction enracinée dans l'histoire régionale : l'indépendance du territoire n'empêche pas qu'il serve de corridor pour les échanges internationaux avec la Russie, comme en auront témoigné les aménagements du port de Ventspils qui ont été lancés : bassins, quais, entrepôts et réservoirs, articulations routières et ferroviaires et création d'une zone franche économique pour porter le trafic annuel à 80 millions de tonnes en 2005. Ventspils pourrait de ce fait entrer en concurrence avec Riga et les terminaux pour containers élargis de Tallinn (Estonie) et de Klaipeda (Lituanie), et rivaliser avec le projet d'oléoduc russe desservant le nord du golfe de Finlande à Porvoo (Finlande) ou Primorsk (Russie).. »