L'ÉTHIOPIE AU XXe SIÈCLE
Publié le 15/09/2020
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L'ÉTHIOPIE AU XXe SIÈCLE
L'Éthiopie moderne prend ses marques au xixe siècle dans une expan
sion territoriale réalisée par les
empereurs Théodoros (1853-1868), Yohaness IV (1872-1889) et Mé
nélik (1890-1908).
Elle hérite d’une
longue histoire étatique et d’une association symbiotique avec le
christianisme.
L’Éthiopie a été le seul
État africain capable d’infliger une défaite d’ampleur à
une puissance coloniale - l’Italie (à Adoua, en
1896) -, événement d’une importance symbolique cruciale.
La centralisation du pouvoir, installé à Addis-Abéba, s’affi
rme lorsque Ras Tafari, le futur Hailé Sélassié,
devient régent puis, à partir de 1930, empereur (négus).
Une
première Constitution adoptée en 1931
crée deux Chambres, l’État se dote d’une banque et l’É
glise orthodoxe, qui dépendait alors totalement de
l’Église copte égyptienne, obtient peu à peu son indépend
ance (complète en 1959).
Surtout, une
bureaucratie d’État se met en place et l’armée et la police
deviennent des institutions.
La modernisation
est gelée par l’offensive italienne (guerre d’Abyssinie) en 1
935 et le départ de l’empereur en exil en 1936.
Son amertume vis-à-vis de la SDN (Société des Nations), dont
l’Éthiopie était membre depuis 1923, régit
plus tard son scepticisme sur les Nations unies.
Annexion rampante de l’Érythrée.
Le retour d’Hailé Sélassié en 1941 n’empêche pas la mu
ltiplication des soulèvements dans les régions
périphériques au Tigré et en pays oromo, au Sud.
Humilié par
les Britanniques qui hésitent à soutenir sa
restauration, il choisit alors de s’allier avec les États-Unis.
S’
il ne peut obtenir le retour de l’Érythrée sous
son autorité, Washington ne réagit pas à l’annexion rampante
à partir de 1952.
Dès 1953, Addis-Abéba
est son allié privilégié dans la région.
Le processus de mod
ernisation se poursuit avec une moindre
vigueur.
Même si une réforme constitutionnelle en 1953 accroît
le pouvoir des deux Chambres et instaure
des élections pour l’une d’entre elles, l’empereur paraît
surtout créer des coteries et gérer le pays en
s’appuyant sur leurs rivalités.
Aucune modernisation économique
ni agraire n’est entreprise.
La tentative
de coup d’État en 1960 et la multiplication de soulèvements pay
sans dans le Gojjam, le Bale et le Sidamo
demeurent des avertissements ignorés.
Déjà, le conflit en Ér
ythrée mobilise le tiers des troupes de ce qui
est alors décrit comme la première armée africaine, appuyée
par Israël dans sa résistance séculaire à
l’Islam et à ses voisins arabes.
La dictature de Mengistu.
Alors que les cercles dirigeants se fossilisent, l’agitation bat son
plein dans les milieux estudiantins des
années 1960 qui apparaissent inspirés par le marxisme et le surgis
sement de la question ethnique.
En
janvier 1974, des mutineries éclatent et s’engage un processus ré
volutionnaire que les militaires essaient
de chapeauter avec la création du DERG (Comité administratif mili
taire provisoire), présidé par Mengistu
Hailé Mariam (1937-).
L’empereur est déposé en septembre 1
974 et assassiné quelques mois plus tard.
Le nouveau régime se déclare socialiste en décembre 1974 et dé
cide, en 1975, la nationalisation des
terres.
Une période de grande instabilité et de terreur ne s’ac
hève qu’avec la consolidation du pouvoir de
Mengistu en 1978 et l’élimination physique de ses rivaux potentiel
s.
Trois problèmes récurrents se posent à Mengistu.
Le premier est
le contrôle de la paysannerie qui croit
ses revendications satisfaites et n’accepte que par la répression
la mise en place d’une politique étatique
aux effets économiques désastreux, comme l’attestent la famine
de 1984-1985 et la politique de
villagisation (déplacements vers des villages collectifs) qui s’
ensuit.
Le deuxième est l’institutionnalisation
du régime pour répondre aux vœux des alliés soviétiques q
ui, hésitants durant les premières années,
apportent à la fin 1977 leur soutien à Mengistu.
En 1984, alors qu
e la famine fait des dizaines de milliers
de morts, un Parti des travailleurs éthiopiens est fondé avec un f
aste qui étonne.
En 1987, une
Constitution fait de l’Éthiopie une République populaire.
Multiplication des fronts armés.
Enfin, sur le front militaire, les difficultés s’accumulent.
Aprè
s avoir refusé tout compromis avec les
nationalistes érythréens, l’armée éthiopienne reprend pie
d dans l’essentiel de l’Érythrée, mais sans
parvenir à écraser les indépendantistes.
D’autres opposition
s se développent alors au Tigré et en pays
oromo.
La situation est également précaire sur la frontière som
alienne.
Une offensive de Mogadiscio, en
1977, s’est certes conclue par une défaite radicale, mais plus de
50 000 soldats éthiopiens sont mobilisés.
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