LES VILLES TENTACULAIRES DE Verhaeren (fiche de lecture et analyse)
Publié le 17/05/2020
Extrait du document
«
VIE DE VERHAEREN
I.
UN POÈTE BELGE D'EXPRESSION FRANÇAISE
Parmi les biographies de Verhaeren, deux furent écrites de son vivant, forcé
ment incomplètes, mais attentives
à l'homme, au poète contemporain.
La pre
mière était de l'écrivain belge Albert Mockel, qui connaissait Verhaeren depuis
leur commune jeunesse.
Ayant tous deux étudié,
à la même époque, dans des
universités différentes, ils étaient entrés en relation sans devenir intimes.
Mais
ils renouèrent plus tard, et le projet de Mockel prit forme en 1895, l'année des
Villes tentaculaires : une biographie du poète et un jugement critique sur son
œuvre, publiés
à Paris, quand Verhaeren était dans la maturité de son art.
L'autre
biographie est signée
d'un nom célèbre: Stefan Zweig donna en 1910, sous le
titre
Émile Verhaeren, un essai dans lequel il saluait un artiste « essentiel ».
Il
n'avait que vingt ans lorsqu'il avait demandé à Verhaeren l'autorisation de
publier en traduction allemande un choix de ses poèmes, pressentant que toute
une époque
s'y reflétait.
Sa biographie est un hommage.
Stefan Zweig devint
l'ami de Verhaeren, fut son hôte
à plusieurs reprises, et son admirateur toujours.
Ainsi apparaît-il que Verhaeren marqua son temps comme écrivain en qui sa
génération s'était reconnue et qu'elle aimait pour ce qu'il incarnait d'elle : gran
deurs et misères du monde moderne, et ce regard nouveau d'Européen porté sur
1' avenir.
1.
Enfance flamande
Le 21 mai 1855 naissait Émile Verhaeren, en Belgique.
Son village de
Saint-Amand est proche d'Anvers, sur les bords de l'Escaut, large
à cet endroit
de plus de
200 mètres.
La région vivait repliée sur elle-même, pauvre.
Mais la
famille
d'Émile n'était pas démunie.
Son père vendait du drap, et le vendait
bien.
Sa mère tenait avec sa propre sœur, avant son mariage, un magasin de
modes attenant
à une raffinerie d'huile dont leur frère avait hérité.
C'était une
moyenne bourgeoisie flamande qui apprenait
à ses enfants le français- un signe
de reconnaissance sociale.
La lignée paternelle, du reste, avait produit quelques
esprits originaux ; un cousin d'Émile, entre autres, Alfred Verhaeren, devint un
peintre remarqué.
Premier enfant de parents qui n'étaient plus très jeunes, Émile Verhaeren,
dont la santé était faible, eut une jeunesse protégée.
Son recueil,
les Tendresses.
»
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