Les Vagues de Virginia Woolf: Le train ralentit et s'attarde, à mesure que nous approchons de Londres, du centre.

« Les Vagues Virginia Woolf “ Le train ralentit et s'attarde, à mesure que nous approchons de Londres, du centre. Et mon c œur lui aussi hésite, plein de crainte et d'exultation.

Je suis sur le point de rencontrer… Quoi ? Quelle aventure extraordinaire m'attend parmi ces camions de la poste, ces porteurs, ce grouillement de gens qui hèlent les taxis ? Je me sens insignifiant et perdu, mais j'exulte.

Nous nous arrêtons, dans une douce secousse.

Je vais laisser les autres sortir avant moi.

Je vais rester paisiblement assis un instant avant d'émerger en plein chaos, en plein tumulte.

Je ne vais pas devancer ce qui m'attend.

L'immense rumeur emplit mes oreilles.

Nous sommes traînés sur le quai avec nos valises.

Des remous nous séparent les uns des autres.

Mon sens du Moi, mon mépris, disparaît presque.

Je me laisse emporter, submerger, projeter vers le ciel.

Je pose le pied sur le quai, tenant bien ferme tout ce que je possède au monde : une valise.

”. »