LES VACANCES

« LES VACANCES Ce mot n'avait pas autrefois le sens que nous lui donnons.

Il était réservé au temps des congés scolaires et auxpériodes de vacation des tribunaux.

Pour les travailleurs de toute condition, les seuls jours de repos étaient lesdimanches et les jours de fête religieuse.

Il est vrai que ces fêtes étaient nombreuses.

Au Moyen Age étaientchômées non seulement celles que nous connaissons (Noël, Pâques, etc.), mais aussi les Saints-Innocents (28décembre), la Circoncision (1er janvier) l'Epiphanie (6 janvier), les Petits Rois (14 janvier) la Chandeleur, le mardigras, la mi-carême, la Fête-Dieu, la Saint-Jean (24 juin) la Saint-Pierre et Saint-Paul (29 juin)...

sans oublier lessaints locaux, les saints patrons des corporations, et les fêtes de la moisson, des vendanges..., en tout quatre-vingts journées par an environ au Moyen Age, cent à cent quinze au XVIIIe siècle.

Quant aux écoliers, ilsbénéficiaient non seulement des dimanches et des fêtes religieuses, mais de deux mois de vacances pendant l'été.Si les grands seigneurs trompaient leur oisiveté en se rendant dans leurs terres ou en allant aux eaux, le peuple sedistrayait sur place pendant les journées de repos : mystères, miracles, joutes, mascarades, promenades dans lesforêts, bals champêtres.

C'est sous la Restauration que commença, pour les classes aisées, la vogue des voyages,des excursions en montagne et celle des bains de mer.

La Faculté de médecine ayant découvert que ceux-cipouvaient être salutaires, les plages de Normandie s'organisèrent les premières.

La duchesse de Berry inaugura cellede Dieppe ; Alexandre Dumas découvrit Trouville, le duc de Morny créa Deauville.Les bourgeois envoyaient, l'été, leurs femmes et leurs enfants à la campagne.

Pour leur part, ils restaientgénéralement en ville, car il fallait surveiller les employés ou les ouvriers.

En effet, pour ceux-ci, le nombre des joursde repos avait été réduit presque à néant par la Révolution, puis par le progrès industriel.

Alors qu'au XIXe siècle ilstravaillaient 60 heures par semaine, non seulement ils n'avaient pas de vacances (sauf à leurs frais) mais, pendantlongtemps, ils ne bénéficièrent plus du repos dominical.

Supprimé par la Révolution, rétabli par la Restauration, ilcessa d'être obligatoire en 1830.

Il faudra attendre 1906 pour que le dimanche redevienne légalement chômé.On peut dire que, pour les adultes, les vacances telles que nous les entendons ont commencé lorsque, le 8 juin1936, les députés votèrent à l'unanimité la loi des «congés payés» : leur durée était de quinze jours maximum.

Ellepassa à trois semaines minimum en 1956, à quatre semaines en 1968.

Elle est aujourd'hui de cinq semaines danspresque toutes les entreprises.

On estime que, compte tenu des «week-ends» et des «ponts», les Françaisdisposent en moyenne de 130 jours chômés par an.

La France, dans ce domaine, occupe le premier rang mondial.. »