Les tunnels

« Les tunnels Ce sont les Babyloniens -toujours eux - qui· construisi­ rent sous l'Euphrate le premier tunnel connu.

On sait qu'il était déjà employé il y a plus de quatre millénaires.

Depuis, on a percé des tunnels dans des montagnes jusque-là impénétrables, on a raccourci d'autres voies terrestres, on est allé creuser sous les rivières et les océans et on a criblé de trous le sous-sol de la plupart des gran­ des villes du monde.

Le percement d'un tunnel présente moins de difficultés dans l'argile et la roche tendre, mais ces matériaux s'ef­ fondrent très facilement et sont toujours susceptibles d'être envahis par les eaux.

La roche dure, généralement imperméable à l'eau, peut être excavée en toute sécurité.

Mais il est évidemment plus difficile de s'y frayer un che­ min.

Quant aux tunnels de montagne modernes, ils sont toujours entamés aux deux extrémités, et les deux tronçons se rencontrent à l'endroit prévu avec une préci­ sion supérieure à trois centimètres.

Lorsque le tunnel est peu profond, on utilise une méthode moins onéreuse et plus rapide par excavation et revêtement conjugués, mé­ thode qui consiste à ouvrir une tranchée, à aménager le tunnel et à le revêtir de sa voûte.

C'est la façon habituelle de construire des souterrains autoroutiers et c'est une procédure qui s'impose aussi de plus en plus pour la construction des longs tunnels sous-marins.

Dans ce der­ nier cas, le tunnel est assemblé à partir d'énormes tronçons fabriqués en béton armé, qui pèsent chacun plu­ sieurs milliers de tonnes.

Ils sont ensuite déposés sur une assise établie dans une tranchée sous-marine, puis rendus étanches.

Les toutes premières routes serpentaient le long de cols de Ci-dessus: Le plus long tunnel routier du mon­ de relie la France à l'Italie à travers le Mont Blanc.

Il est long de 11,6 km et épargne un dé­ tour de plus de 150 km.

Les travaux débutèrent en 1960: deux équipes -une française et une italienne -commencèrent à forer l'une vers l'autre.

La photographie montre les Italiens au travail en avril1960.

Le creusement dura deux ans et demi, les deux équipes se rencontrèrent le 6 aoat 1962.

A gauche: L'équipe française au travail dans le tunnel du Mont Blanc.

La construction de tun­ nels routiers est très onéreuse et les avantages doivent être évidents avant que la décision soit prise.

Dans le cas du tunnel du Mont Blanc, l'économie de temps et de distance a eu un ef­ fet notable sur les coilts de transport et la com­ modité de l'automobiliste et de ses passagers.

montagne si escarpés qu'il eut fallu être une chèvre pour s'y sentir à l'aise.

Les premières voies ferrées ne pou­ vaient évidemment pas suivre des routes aussi tortueuses.

Les tunnels devenaient nécessaires pour assurer des déni­ vellations moins importantes et des courbes plus douces.

La construction de canaux nécessita aussi d'importants creusements.

Il y a cinquante ans, le canal du Rove était suffisamment large pour permettre la liaison par bateaux entre Marseille et le Rhône.

Chaque fois qu'un tunnel est creusé dans l'argile ou le sable, une des plus graves diffi­ cultés est d'empêcher l'éboulement des portions qui vien­ nent d'être creusées.

Il y a une centaine d'années, ce tra­ vail était laborieux et dangereux.

Des centaines d'hom­ mes creusaient, puis évacuaient les déblais, tandis que d'autres les suivaient en étayant provisoirement les parois avec de lourds rondins de bois.

On maçonnait alors les briques ou les pierres des murs définitifs du tunnel.

En 1824, Sir Marc Brunei construisit un grand tunnel sous la Tamise en utilisant pour la circonstance un énorme bou­ clier en fer.

Il s'agissait d'une charpente à trois étages,. »