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Les transitions démocratiques de l'Europe autour de la Méditerranée, sujet EMC

Publié le 28/06/2024

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« Le 25 avril 1974, le 24 juillet 1974 et le 20 novembre 1975, furent trois dates qui marquèrent respectivement un tournant dans l’histoire et la démocratie du Portugal, de la Grèce et de l’Espagne, tous marqués par le joug de différents dictateurs, les trois pays ont connu de longues années de gouvernement autoritaire.

L’Espagne, la Grèce et le Portugal ont connu une trajectoire politique relativement similaire portés par une vague de transition démocratique, et donc le passage progressif d’un régime autoritaire vers une démocratie.

Nous nous demanderons comment l’europe du sud a-t-elle traversée l’autoritarisme de la dictature pour atteindre la démocratie. Nous aborderons les transitions démocratiques du Portugal, de la Grèce, puis de l’Espagne, en détaillant le contexte historique à l’origine des évènements, puis la mise en place de ses démocraties. I/Contexte Historique En 1936, la guerre civile espagnole éclate.

Francisco Franco arrive au pouvoir en Espagne à la suite de cette guerre civile, qui prend fin en 1939.

La guerre civile éclate en raison de tensions politiques et sociales entre les forces républicaines, qui soutiennent un gouvernement démocratique, et les forces nationalistes dirigées par Franco. La rébellion militaire débute en juillet 1936, et Franco, en tant que général, prend la tête des nationalistes.

Son mouvement est activement soutenu par l'Allemagne nazie d'Adolf Hitler et l'Italie fasciste de Benito Mussolini, qui fournissent des troupes, des armes et un soutien logistique.

La "Marche vers Madrid" est un tournant dans le conflit, consolidant la position de Franco en tant que chef incontesté des nationalistes.

À la fin de la guerre civile en 1939, Franco devient le chef de l'État espagnol et instaure une dictature autoritaire, en témoigne la concentration du pouvoir. En effet, Franco a consolidé un pouvoir considérable entre ses mains, exerçant simultanément les fonctions de chef de l'État et chef du gouvernement.

Il a aboli la monarchie en faveur d'une dictature militaire personnelle, s'autoproclamant "Caudillo" (leader).

Cette concentration du pouvoir lui a permis d'influencer tous les aspects de la vie politique, économique et sociale en Espagne.

En tant que chef de l'État, Franco a promulgué la Loi constitutionnelle de 1938, établissant l'Espagne comme un État catholique, autoritaire et corporatif.

Cette loi a conféré à Franco des pouvoirs quasi-absolus, lui donnant la capacité de légiférer par décret et de nommer des ministres, des juges et des fonctionnaires sans contrôle parlementaire significatif.

Sur le plan militaire, Franco était le généralissime des forces armées, consolidant ainsi sa domination sur l'aspect sécuritaire de l'État. Les hauts gradés militaires étaient souvent des fidèles du régime, renforçant le contrôle militaire sur le gouvernement et réduisant les risques de coup d'État interne.

Cette centralisation du pouvoir a créé un régime fortement personnalisé, où la volonté de Franco prévalait sur toute institution.

Le manque de séparation des pouvoirs a contribué à l'autoritarisme du régime franquiste, permettant à Franco de modeler l'Espagne selon ses convictions idéologiques et de maintenir un contrôle absolu sur la direction du pays. Le régime de Franco en Espagne reposait sur une idéologie profondément nationaliste et autoritaire, visant à réaffirmer l'unité de l'Espagne sous un pouvoir fort.

Le nationalisme espagnol était un principe clé, cherchant à supprimer les particularités régionales en faveur d'une identité nationale unique, souvent au détriment des langues régionales telles que le catalan, le basque et le galicien.

L'autoritarisme était justifié comme une nécessité pour maintenir l'ordre et la stabilité, en particulier après la guerre civile. De plus l’une des caractéristiques principales du régime est la répression politique.

De fait, après la guerre civile, Franco a interdit tous les partis politiques, à l'exception de la Falange Espagnole, le parti unique sous son contrôle direct, supprimant ainsi toute diversité politique.

La répression était particulièrement sévère envers les républicains qui avaient soutenu le gouvernement démocratique pendant la guerre civile.

Des milliers d'opposants politiques ont été emprisonnés, exécutés sommairement ou contraints à l'exil, souvent par des tribunaux militaires manquant de garanties juridiques.

La censure a été largement utilisée pour contrôler la presse, la radio, la télévision et le cinéma, limitant toute expression artistique ou journalistique critique envers le régime.

Un réseau d'espionnage et de dénonciation a été établi pour surveiller les citoyens, créant un climat de méfiance généralisée.

La culture et l'éducation ont été soumises à une répression idéologique, avec l'interdiction ou la modification d'œuvres jugées contraires aux valeurs du régime. Le régime de Franco a également exercé un contrôle rigoureux sur les médias, instaurant une censure étroite dans le but de sculpter l'information selon l'idéologie du régime et d'éliminer toute dissidence.

Cette censure préalable a touché tous les aspects des médias, de la presse à la radio, en passant par la télévision et le cinéma.

Les publications étaient soumises à une censure stricte, obligeant les journaux à publier des articles glorifiant Franco et le régime.

De même, les émissions radiophoniques et télévisuelles étaient étroitement surveillées pour éviter toute critique du régime, et l'industrie cinématographique était soumise à des restrictions sévères pour s'assurer que les films ne remettaient pas en question les principes du franquisme. Cependant, malgré la dictature l’Espagne connait un certain développement économique.

L'Espagne se transforme en un pays industrialisé et urbanisé, à la culture sécularisée et aux mentalités modernisées ; de nouvelles institutions émergent qui échappent à l'intervention de l'Etat (négociations collectives, grèves, syndicats semi-libres) et favorisent l'émergence de traditions démocratiques, longtemps avant la démocratisation politique du pays. En 1969, malade, Franco désigne officiellement le petit-fils du dernier roi d'Espagne, Juan Carlos, comme devant lui succéder après sa mort, en tant que roi d'Espagne.

Il se résout en 1970 à désigner un premier ministre pour l'aider à gouverner.

Le Caudillo meurt le 20 novembre 1975, et Juan-Carlos est officiellement intronisé roi d'Espagne le 22 novembre. II/Transition Démocratique Maintenant que Franco est mort, s’ouvre une transition démocratique dans le pays.

Juan Carlos en est le principal acteur.

En effet, contrairement aux attentes initiales, le nouveau roi a surpris en jouant un rôle crucial dans la transition vers la démocratie. Dès son avènement, Juan Carlos a montré un engagement envers la démocratie et a agi comme un médiateur entre les différentes forces politiques.

Il a choisi Adolfo Suárez, un technocrate du régime franquiste, comme Premier ministre en 1976.

Suárez a ensuite grandement participé à la mise en œuvre de réformes politiques importantes.

L’année suivante 1977, deux lois cruciales sont votées.

En 1977, deux lois clés ont été promulguées en Espagne dans le cadre du processus de transition démocratique : Tout d’abord, la Loi pour la Réforme Politique.

Cette loi a marqué la fin de l'interdiction des partis politiques autres que la Falange, le parti unique sous Franco, en légalisant la création de nouvelles formations politiques.

Elle a jeté les bases d'élections démocratiques, ouvrant ainsi la voie à une participation politique plus diversifiée.

En abolissant le Sénat franquiste, elle a éliminé une institution qui n'était pas représentative d'un système démocratique.

La Loi pour la Réforme Politique a été un instrument clé pour démanteler les structures autoritaires héritées du régime précédent, jetant ainsi les bases d'une Espagne démocratique. De plus, La Loi d'Amnistie, également promulguée en 1977, a été un autre pilier de la transition démocratique en Espagne.

Conçue pour favoriser la réconciliation nationale, elle a accordé l'amnistie aux prisonniers politiques et a facilité le retour des exilés politiques.

Cette loi visait à apaiser les tensions héritées de la guerre civile espagnole et du régime franquiste en pardonnant les crimes politiques commis pendant cette période.

En adoptant une approche de réconciliation, la Loi d'Amnistie a contribué à créer un climat propice à la consolidation démocratique en encourageant la compréhension mutuelle au sein de la société espagnole. La même année, ont lieu des élections démocratiques.

Tenues le 15 juin, ces élections démocratiques, les premières depuis la guerre civile, ont suivi la légalisation des partis politiques par la Loi pour la Réforme Politique en 1977.

La participation massive a témoigné de l'engagement de la population, avec des partis de diverses orientations participant.

Les résultats ont formé une Assemblée constituante, qui a élaboré la Constitution de 1978, jetant les bases de la démocratie moderne en Espagne. En effet un an après les élections, en 1978, les espagnols approuvent massivement la nouvelle constitution par référendum. La Constitution espagnole de 1978 est un jalon majeur dans l'histoire du pays. Approuvée par référendum le 6 décembre 1978, elle énonce les principes fondamentaux d'un État démocratique, social et de droit.

La constitution établit une monarchie parlementaire, avec le roi comme chef de l'État, tout en reconnaissant le principe d'autonomie régionale, donnant naissance à des communautés autonomes dotées de pouvoirs législatifs propres.

Elle garantit également une série de droits fondamentaux, incluant la liberté d'expression, d'association et de réunion, ainsi que des droits sociaux.

La Constitution de 1978 est le résultat d'un consensus national, symbolisé par le référendum de ratification, où une large majorité des citoyens ont exprimé leur soutien à ce nouveau cadre institutionnel.

Elle demeure un pilier essentiel de la vie politique espagnole, soulignant l'engagement du pays envers les valeurs démocratiques et les libertés individuelles. III/Consolidation La démocratie espagnole s’est ensuite consolidée notamment.... »

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