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Les traités de Westphalie:La ruine du Saint Empire.

Publié le 17/05/2020

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Nom donné aux deux traités qui mirent fin à la guerre de Trente Ans (v.). Le premier de ces traités (entre l'empereur, la Suède et les puissances occidentales) fut signé à Osnabrück, le 6 août 1648, le second (entre l'empereur et la France) à Münster, le 8 sept. 1648 ; les deux furent publiés le 24 oct. suivant. Les traités de Westphalie posèrent les bases d'une organisation de l'Europe centrale qui subsista dans ses grandes lignes jusqu'aux conquêtes de la Révolution française et de Napoléon Ier. Ils consacrèrent en particulier l'affaiblissement des Habsbourg en Allemagne, l'émiettement politique de l'Allemagne et le rôle prépondérant joué désormais par la France en Europe. Les traités de Westphalie comprenaient des clauses territoriales, constitutionnelles et religieuses : a) Clauses territoriales. La France se voyait confirmée dans la possession des Trois-Évêchés (v.) ; elle recevait la plus grande partie de l'Alsace, avec Brisach, le Sundgau et Haguenau, mais sans Strasbourg. La Suède obtenait, comme fiefs d'Empire, la Poméranie occidentale, les évêchés de Wismar et de Verden, l'évêché (mais non la ville) de Brême ; elle avait désormais accès aux diètes de l'Empire pour ses possessions en Allemagne. Le Brandebourg s'agrandissait de l'archevêché de Magdebourg et des évêchés de Minden, Kamin, Halberstadt. Le Mecklembourg recevait les évêchés de Schwerin et de Ratzenburg. L'Électeur palatin se voyait restituer tous ses domaines, à l'exception du Haut-Palatinat, laissé à la Bavière. L'indépendance des Provinces-Unies et de la Suisse, qui jusqu'alors relevaient nominalement de l'Empire, était reconnue. b) Clauses constitutionnelles. Tout État immédiat d'Empire avait chez lui la supériorité territoriale, sur l'ecclésiastique comme sur le temporel ; tout État immédiat avait séance et suffrage à la diète impériale ; nulle loi ou interprétation de loi, nulle déclaration de guerre d'Empire, nulle paix ou alliance d'Empire, nulle taxe, levée, construction de forts… ne pouvait avoir lieu sans le consentement des États de l'Empire réunis en Diète ; les villes impériales jouissaient des mêmes privilèges. c) Clauses religieuses. Les traités de Westphalie confirmèrent la paix d'Augsbourg (1555) et étendirent le bénéfice de la liberté religieuse aux calvinistes allemands ; le principe cujus regio, ejus religio fut ratifié, sauf dans les régions où la tolérance existait en fait avant 1624 ; toute persécution fut proscrite ; le reservatum ecclesiasticum fut maintenu pour l'avenir, mais les luthériens furent autorisés à garder les biens ecclésiastiques dont ils s'étaient emparés avant le 1er janv. 1624 ; à la Diète et au collège des Électeurs, l'égalité absolue fut établie entre catholiques et protestants. L'acceptation du principe cujus regio, ejus religio par les traités de Westphalie provoqua la condamnation de ceux-ci par Innocent X dans la bulle Zelo Domus Dei (26 nov. 1648).

« 1 / 2 Les traités de Westphalie La ruine du Saint Empire 1648 La guerre de Trente Ans débute, en 1618, par un conflit entre les princes allemands protestants et l'Empire des Habsbourg catholiques.

Elle devient européenne, en 1635, par l'intervention de la Suède puis de la France.

Des négo­ ciations se traînent pendant sept ans.

En 1648, les difficultés de trésorerie et les troubles de la première Fronde poussent Mazarin à rechercher la paix au plus tôt.

L'empereur hésite; mais la jonction de Turenne et des Suédois en Bavière et en Bohême, la victoire écrasante, à Lens, de Condé sur les Espagnols, le contrai­ gnent à signer les traités dits de «West­ phalie>~, à Osnabrück d'abord, le 6 août 1648, avec la Suède, à Münster ensuite, le 8 septembre, avec la France.

Les deux traités ont été publiés le 24 octobre.

Ce sont les premiers grands accords pour un équilibre européen.

lls règlent la question religieuse en confirmant la paix d'Augsbourg de 1555 et la liberté des cultes; celle-ci s'étend au calvinisme à condition que le sujet aligne sa religion sur celle de son souverain: il y aura donc des Etats de confessions diverses.

Les clauses territoriales avantagent évi­ demment les vainqueurs.

Les Trois­ Evêchés, Metz, Toul et Verdun, sont reconnus à la France avec une grande partie de l'Alsace, Brisach et dix villes impériales, Strasbourg exceptée.

La Suède fait son entrée en Allemagne en recevant les rives de la Baltique.

Maî­ tresse de la Poméranie, fief de 1 'Empire, elle accède à la diète.

L'Electeur de Brandebourg reçoit l'archevêché de Magdeburg; l'Electeur de Bavière, le Haut-Palatinat; l'archevêque de Trèves, les ducs de Mecklembourg et de Bruns­ wick, l'Electeur palatin, le landgrave de Hesse recouvrent leurs domaines.

La Suisse et la Hollande, qui relevaient de l'Empire, obtiennent leur indépendance.

Les clauses constitutionnelles qui ac­ compagnent ces modifications territo­ riales sont d'une importance capitale: les Etats allemands comme les villes impériales se voient garantir leur souve­ raineté; toutes les lois, déclarations de guerre, constructions de fortifications, taxes, levées d'impôts, alliances nécessi­ tent leur consentement; la diète décide en matière de paix, de guerre et d'arme­ ment; elle est composée des princes élec­ teurs des Etats allemands; elle élit l'empereur auquel la couronne ne confè­ re plus l'autorité absolue.

Le Saint Empire romain germanique, fondé en 962, est donc fortement ébranlé, car l'émiettement du pouvoir provoque l'anarchie politique et l'affaiblissement des Habsbourg.

La grande bénéficiaire en est la France qui prend désormais une place prépondérante en Europe.

Les traités de Westphalie, chefs-d'œuvre diplomatiques, doivent beaucoup à 1 'habileté de Mazarin.

Ils détermineront l'organisation de l'Europe jusqu'aux guerres napoléoniennes. 2 / 2. »

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