Les Rustres de Carlo GOLDONI (Résumé & Analyse)

« Composée et jouée pour la première fois en 1760, la comédie des Rustres fait partie des quelque cent-cinquantepièces écrites par Carlo Goldoni.

Elle est sans aucune doute une des œuvres les plus connues de cet auteur, avecLa Locandiera (1753) et La Trilogie de la Villégiature (1761).« Je n'ai jamais sacrifié une comédie qui aurait pu être bonne à un préjugé qui aurait pu la rendre mauvaise.

»Goldoni, Mémoires. Lucietta et Filippetto se marieront : telle est la décision prise par les pères.

Et les deux jeunes gens ne doivent enaucun se rencontrer avant le jour des noces.

Mais les choses se passeront-elles vraiment selon la tradition ? Un mariage forcéConsidérée par certains comme un des chefs-d'œuvres du théâtre comique de tous les temps, Les Rustres est uneaffaire de mariage et d'autorité : un mariage décidé d'autorité par les pères, alors que les mères vont essayer deprendre le parti des futurs jeunes mariés.

Lunardo, a promis de donner sa fille à Filippetto, le fils de son ami Maurizio.Il est tout à fait normal, selon la tradition, que les pères décident du mariage et laissent les enfants dans uneignorance totale du sort qui leur est promis.

Lucietta et Filippetto, de plus, n'auront le droit de se rencontrer que lejour des noces, et pas avant.

Pourtant, Margarita, la femme de Lunardo, et Marina, la belle-sœur de Maurizio,tentent de se faire rencontrer les deux jeunes gens.

Une entrevue secrète est organisée, dans la maison même deLunardo ; Filippetto s'y rend masqué, mais il est surpris par le maître de maison et ses amis, les « rustres », quis'étaient réunis pour fêter la promesse de mariage.

Ayant découvert la supercherie, les vieillards décident de romprela promesse de mariage.

Il faudra tout le bon sens, toute la sagesse et, surtout, le « bagou » de Félicie, femme deCanciano, un ami des deux pères, pour que ceux-ci daignent revenir sur leur décision.

Le mariage aura bien lieu, ettout rentre dans l'ordre. Humour et indulgenceLe mariage est une affaire bien trop importante pour être confiée à des jeunes gens inexpérimentés.

L'autorité despères, symbole de la morale désuète et dogmatique du vieux monde de Venise, est ici contestée non par les jeunesmais par les femmes.

Avec légèreté, humour et malice, elles s'élèvent contre l'esprit conservateur et rustre deshommes.

Cette révolte familiale, contre les lourdeurs de la tradition et du rituel, n'est pas une remise en cause del'autorité paternelle ; elle est simplement le reflet du rôle de plus en plus important de la mère dans la sociétébourgeoise.

Car, en fin de compte, le mariage sera célébré et les femmes retourneront à leur foyer.

Sur fond decarnaval, Goldoni dénonce les travers et les faiblesses de ses contemporains, il les met à nu, il montre la vérité sansvoile, mais avec indulgence.. »