Databac

Les rêveries de Emma – Texte extrait de Madame Bovary Flaubert

Publié le 01/07/2024

Extrait du document

« Les rêveries de Emma – Texte extrait de Madame Bovary Flaubert Le réalisme est un mouvement littéraire, opposé au romantisme, à travers lequel les écrivains cherchent à dépeindre la société dans la réalité des faits qui la caractérisent sans la fausser ni l’enjoliver.

Ainsi, tous les milieux sociaux sont représentés même les plus défavorisés. C’est de ces principes que s’inspire Gustave Flaubert, romancier français du XIXe siècle fortement critiqué.

Il publie, en 1857, le roman Madame Bovary, mœurs de province dans lequel il met en avant un personnage féminin atypique portant le nom de Emma.

Celle-ci, déçue par son mariage l’empêchant d’atteindre ses objectifs, notamment d’ascension sociale, se tourne vers l’adultère et se laisse emporter par ses désirs.

C’est de la deuxième partie, au chapitre 12 de ce roman, qu’est extrait le texte objet de notre analyse, il s’agit « des rêveries d'Emma » où Flaubert évoque la dualité qui se manifeste entre les rêveries fanfaronnes de la jeune femme et la réalité de son couple.

C’est alors que nous nous demandons comment l’écrivain dessine le portrait de Emma à travers son escapade imaginaire.

Pour répondre à cette interrogation, il s’agira dans un premier temps d’analyser la réalité du personnage dans les deux premières lignes du texte pour ensuite s’attarder sur le rêve éveillé de la jeune femme avant d’aboutir à la réalité qui la rattrape brutalement. ////////////////////////////////////// L’extrait s’entame par une mise en place de la réalité du couple de Emma et Charles, celui-ci semble être construit sur de faux-semblants.

Une réalité introduite par un point de vue omniscient opposant les actions du mari à celles de son épouse.

Alors que Charles s’apprête à dormir, complétement insoucieux, sa femme, est insomniaque.

Cette distinction va aussi être soutenue par le faire semblant dont use la jeune femme pour échapper à son mari, comme le laisse comprendre la locution verbale « faisait semblant ». Par la suite nous sommes confrontés à un parallélisme de construction, formé à partir d’une opposition, évoquant le contraste entre les deux personnages et signifiant le faussé qui les éloigne l’un de l’autre, « il s'assoupissait à ses côtés, elle se réveillait en d'autres rêves ».

Le rapprochement physique entre le mari et sa femme devient ainsi insignifiant par l’éloignement que s’apprête à concrétiser Emma dans son voyage féerique et imaginaire. //////////////////////////////// Nous passons ensuite aux rêveries de Emma, celles-ci sont vraisemblablement le fruit de ses nombreuses lectures nourries de contes de fées, et ce dès le début de la ligne …….

avec l’expression « au galop de quatre chevaux » faisant référence au carrosse de princesses. « Au galop » évoque toutefois la fuite et la volonté d’évasion.

L’imaginaire, sous le signe de la romance, de la jeune fille l’emporte loin dans les bras de son amant Rodolphe comme le laisse comprendre le pronom personnel de la 3eme personne du pluriels « ils » renvoyant à l’union ; ou encore l’expression « les bras enlacés » soutenue par le groupe infinitif « sans parler », comme si l’échange verbal n’était pas nécessaire à cette union.

La répétition « ils allaient » accentue l’idée de fuite, animée par le rythme saccadé imitant le galop. S’en suit une description du lieu de destination, l’Italie, composée de plusieurs décors visuels et sonores.

Cette description semble féérique, irréelle, tout juste sortie de romans.

Dans son imaginaire la jeune femme contemple un cadre haut en textures et en couleurs « cathédrales de marbre blanc / bouquets de fleurs / femme en corset rouge / fruits / statues pâles », des clichés révélateurs de son envie ardente d’évasion. Nous notons aussi la présence d’un paysage exotique presque confus, où tout semble paradoxalement se rejoindre pour accentuer l’irréalité de cette vision, et ce, grâce à la présence de l’accumulation « des dômes, des ponts, des navires, des forêts de citronniers et des cathédrales de marbre blanc ».

Celle-ci sera accentuée par l’ambiance sonore qui va intervenir mêlant «cloches » et « mulets ». Un dessin de bord de mer prend place dans le texte, autant que dans l’esprit rêveur de Emma, et ce de par le lexique qui lui est propre « filets bruns / falaise /.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles