Les quasars

« Les quasars Le 16 mars 1963, la radioastronomie a per­ mis la découverte d'un type de phénomène cosmique complètement nouveau, qui remit en question les idées traditionnelles sur la manière .

dont les étoiles produisent leur éner­ gie.

Les radioastronomes avaient découvert des corps compacts, ressemblant à des étoi­ les, dont chacun semblait produire autant de lumière et d'autres radiations qu'un ensem­ ble de plusieurs grosses galaxies.

Comment des corps relativement aussi petits pouvaient­ ils produire des quantités aussi fantastiques d'énergie? Ces objets mystérieux, appelés sources quasi stellaires, ou quasars, furent bientôt l'objet d'un intérêt scientifique et de controverses intenses.

Quelques années avant la découverte du pre­ mier quasar, les radioastronomes avaient re­ levé des signaux provenant de sources présu­ mées être des étoiles, quelque part dans notre propre galaxie.

Le proce ssus par lequel les étoiles pouvaient émettre de puissants si­ gnaux radio était une énigme théorique inté­ ressante, mais la difficulté à relier véritable­ ment· les sources radio à des étoiles visibles découragea la plupart des astronomes d'en­ treprendre des recherches détaillées.

Bien qu'il fût difficile de les localiser avec préci­ sion, une équipe britannique, conduite par Martin Ryle, composa une liste de toutes les sources connues, répertoriées dans le Troisiè­ me Catalogue de Cambridge des radio-étoi­ les .

Chaque étoile reçut le préfixe 3C, d'a­ près le titre du catalogue.

Pour permettre aux astronomes de trou ver ces étoiles, leurs positions approximatives dans le ciel étaient précisées.

A l'aide du catalogue, un groupe australien de radioastronomes, conduit par Cyril Ha­ zard, décida de porter tous ses efforts pour devenir l'un des premiers à localiser une radio-étoile et à la relier à une source visuel­ lement observable .

Ils utilis èrent une techni­ que simple mais efficace.

Ils savaient que la Lune devait bientôt passer en tre la Terre et la zone générale du ciel où éta it située la radio­ étoile 3C-273.

Au fur et à mesure que la Lu­ ne se déplacerait dans l'espace, il y aurait un moment où le bord d'attaque incurvé de la surface lunaire éclipserait la radio-étoile et arrêterait ses signaux radio émis vers la Ter- 216 Ci-desso u s: Martin Ryle, astro­ nome britannique , photographié à côté de l'une des antennes géan­ tes du radiot éle sco pe de Cam ­ bridge, en Anglet erre .

Ryle con­ dui sit les premièr es recher ches sur les é toiles appelées radio-étoiles , et pré para le terrain pour la dé­ couverte du premier quasar.

re.

Peu après, la radio-étoile émergerait de derrière le bord de fuite de la Lune et les transmissions seraient de nouveau reçues.

Après avoir déterminé ces deux moments de façon précise, les astronomes purent vérifier où serait la Lune en ces deux instants (l'orbi­ te lunaire est facilement prévisible d'après les tables astronomiques).

La technique devait par conséquent permet­ tre de localiser précisément la radio-étoile à partir des données bien connues concernant le déplacement de la Lune dans le ciel.

L'é­ quipe de Hazard fit durer l'expérience le plus longtemps possible, pour être certaine que la technique réussirait.

Pour s'assurer qu'ils pourraient manoeuvrer leurs instruments jusqu'aux petits angles d'élévation nécessai­ res, ils scièrent plusieurs tonnes de métal de leur radiotélescope.

Dans les heures qui pré­ cédèrent l'éclipse, des appels furent diffusés sur les stations de radio locales pour que tou­ tes les émissions radio non indispensables fussent interrompues, de façon à éviter toute interférence avec ces délicates observations.

Des patrouilles furent envoyées autour du domaine de l'observatoire pour arrêter les voitures qui s'en approchaient.

Le moment •. »