Les Prophéties

« Les Prophéties La prophétie, prédiction d'inspiration divine, est un don n'appartenant qu'à de rares élus.

Les prophètes impressionnent immanquablement un large public, mais leurs paroles dérangent.

Ainsi, nombre d'entre eux ont parfois risqué leur vie en prédisant l'avenir.

S elon le récit de Jean-François de La Harpe (173~1803), critique et auteur dramatique français, l'écrivain Jacques Cazotte (171~ 1792) aurait annoncé en 1788, lors d'un dîner chez un confrère de l'Académie: «Messieurs, vous verrez tous cette grande et sublime révolution que vous désirez tant.

Vous savez que je suis un peu prophète, je vous le répète, vous la verrez.» Sous les risées des convives, il poursuivit: «Vous, monsieur de Condorcet, vous expirerez étendu sur le pavé d'un cachot, vous mourrez du poison que vous aurez pris pour vous dérober au bourreau.

Vous, monsieur de Chamfort, vous vous couperez les veines de vingt-deux coups de rasoir et pourtant vous n'en mourrez que quelques mois plus tard.

Vous, monsieur Vicq d'Azyr, vous ne vous ouvrirez pas les veines vous­ même; mais, après vous les avoir fait ouvrir six fois en un jour, lors d'un accès de goutte pour être plus sûr de votre fait, vous mourrez dans la nuit.

Vous, monsieur de Nicolaï, vous mourrez sur l'échafaud; vous, monsieur Bailly, sur l'échafaud; vous, madame la duchesse, vous serez conduite à l'échafaud, et beaucoup d'autres dames avec vous, dans la charrette du bourreau et les mains liées derrière le dos.

De plus grandes dames que vous iront comme vous en charrette .

Le dernier supplicié, ce sera le roi de France.» Pendant les jours sombres de la Terreur, la sinistre prophétie de Jacques Cazotte allait se réa­ liser à la lettre; lui-même fut conduit sur l'écha­ faud en septembre 1792.

Les visionnaires de jadis Autrefois, le prophète était considéré comme le porte-parole des dieux ou, dans le cas des pro­ phètes juifs de l'Ancien Testament, de Die}! lui­ même .

Le mot vient, en passant par le latin d'Eglise, du grec prophêtês signifiant • interprète d'un dieu» et, par extension, •celui qui annonce l'avenir».

Dans les pays celtiques, le don de prophétie est également qualifié de •seconde vue ».

' Un monument de ple"e a été érigé à la pointe de Chanonryt près de Fortrose, de Ross et de Cromarty en Ecosse.

C'est ici que le Voyant de Brahan fut brûlé pour sorcellerie dans un tonneau de goudron au xv11• siècle.

Un des prophètes écossais les plus célèbres du XVII" siècle, Kenneth Mackenzie, était aussi connu sous le surnom de Voyant de Brahan.

Lui­ même se dénommait volontiers «Coinneach Odhar Fiosaiche», c'est-à-. »