Les Principes de la connaissance humaineGeorge BerkeleyPour une chose, être, c'est être perçuQue ni nos pensées, ni nos passions, ni nos idées formées par l'imagination n'existentsans l'esprit, c'est ce que chacun accordera.
Publié le 22/05/2020
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1 / 2 Les Principes de la connaissance humaine
George Berkeley
Pour une chose, être, c'est être perçu
Que ni nos pensées, ni nos passions, ni nos idées formées par l'imagination n'existent
sans l'esprit, c'est ce que chacun accordera.
Et il ne semble pas moins évident que les
diverses sensations imprimées sur les sens, de quelque manière qu'elles soient mêlées
ou combinées les unes avec les autres (c'est-à-dire quelques objets qu'elles composent),
ne peuvent exister autrement que dans un esprit qui les perçoit.
Je pense qu'on peut en
obtenir une connaissance intuitive, du moment qu'on s'attache à la signification du
terme exister quand on l'applique aux choses sensibles.
La table sur laquelle j'écris,
dis-je, existe, c'est-à-dire, je la vois et je la touche ; et si j'étais hors de mon cabinet de
travail, je dirais qu'elle existe, signifiant par là que si j'étais dans mon cabinet de travail,
je pourrais la percevoir, ou bien qu'un autre esprit la perçoit effectivement.
Il y avait
une odeur, c'est dire : on odorait ; il y avait un son, c'est : on entendait ; une couleur ou
une forme, c'est percevoir par la vue ou par le toucher.
Voilà tout ce que je peux
entendre par ces expressions et d'autres semblables.
Car ce qu'on raconte de l'existence
absolue de choses non pensantes, sans rapport avec le fait qu'on les perçoit, cela semble
parfaitement inintelligible.
Leur esse est percipi (leur être est être perçu), et il est
impossible qu'elles aient aucune existence hors des esprits ou choses pensantes qui les
perçoivent.
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