Les poilus.
Publié le 17/05/2020
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«
1 / 2 Les poilus
Après l'enthousiasme des premiers affrontements, le combattant héroïque
allait devenir un terrassier.
La stabilisa
tion
du front, de Belfort à Nieuport, avait
en effet donné naissance à un immense
réseau
de tranchées.
Mais, pour les sol
dats français, ceux que l'on appelait les
"poilus", l'adaptation à cette guerre de
siège ne s'était pas faite dans les meil
leures conditions ,faute
de moyens.
La boue, encore la boue Durant le premier hiver de la guerre, le
froid fit des ravages considérables parmi
les poilus.
De plus, la boue rendait les
conditions de vie insupportables.
Après
le gel et le dégel, après la pluie ou la neige
et le labourage des obus ennemis, le fond
des tranchées n'était plus qu'un marécage
où les
soldats enfonçaient jusqu'aux genoux.
Ils avaient de la peine à marcher,
les fusils s'enrayaient, les munitions
étaient couvertes de terre et les aliments
souffraient de J'humidité.
Le soldat ne
pouvait pas
se laver, il ne se déshabillait
pas et devait dormir le plus souvent dans
la tranchée.
La boue favorisa le pullule
ment des poux et des puces, puis il y eut
encore les rats, attirés par les morts et qui
s'attaquaient aux rations déjà souillées des
soldats.
Enfin,
il y avait la vermine, les
asticots, qui s'étaient installés dans les
cadavres et qui faisaient
"une musique
étrange ...
en rongeant un ventre", une
sorte de "long froissement de soie".
Une seule envie : dormir Le poilu vivait dans un état de misère
1914- 1918
physique inimaginable.
Aux conditions
climatiques épouvantables s'ajoutait une
autre torture,
Je manque de sommeil.
Mal
équipé, le soldat devait s'envelopper dans
des morceaux de tissu de fortune pour
couvrir ce qui restait de son uniforme,
cherchant à
se protéger avec des vieux
journaux ou des peaux de lapin.
Et puis il y avait la guerre et, après l'attaque, les tra
vaux d'entretien de la tranchée, et l'éva
cuation des blessés et des morts.
Le
moindre répit devenait un moment de
bonheur intense.
Mais
il fallait pour cela
que trois conditions soient réunies : ne pas
avoir froid, ne pas avoir faim, ne pas avoir
peur.
Témoignage
"A 50 rn de J'autre côté des barbelés,
on entend parler des Allemands, de
temps en temps
un coup de fusil qui
dégénère bien souvent en fusillade :
un des nôtres est-il tué,
on l'enterre,
faute de mieux, dans le parapet de la
tranchée, au risque de voir apparaître
quelques jours plus tard son bras ou
sa
jambe."
Extrait de Un Cryard au feu, souvenirs du lieutenant M.
Carpentier
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