Les poilus
Publié le 16/05/2020
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Les poilus (1914- 1918)
Après l'enthousiasme des premiers affrontements, le combattant héroïque allait devenir un terrassier.
La stabilisationdu front, de Belfort à Nieuport, avait en effet donné naissance à un immense réseau de tranchées.
Mais, pour lessoldats français, ceux que l'on appelait les "poilus", l'adaptation à cette guerre de siège ne s'était pas faite dans lesmeilleures conditions, faute de moyens.
La boue, encore la boue.Durant le premier hiver de la guerre, le froid fit des ravages considérables parmi les poilus.
De plus, la boue rendaitles conditions de vie insupportables.
Après le gel et le dégel, après la pluie ou la neige et le labourage des obusennemis, le fond des tranchées n'était plus qu'un marécage où les soldats enfonçaient jusqu'aux genoux.
Us avaientde la peine à marcher, les fusils s'enrayaient, les munitions étaient couvertes de terre et les aliments souffraient del'humidité.
Le soldat ne pouvait pas se laver, il ne se déshabillait pas et devait dormir le plus souvent dans latranchée.
La boue favorisa le pullulement des poux et des puces, puis il y eut encore les rats, attirés par les mortset qui s'attaquaient aux rations déjà souillées des soldats.
Enfin, il y avait la vermine, les asticots, qui s'étaientinstallés dans les cadavres et qui faisaient "une musique étrange ...
en rongeant un ventre", une sorte de "longfroissement de soie".
Une seule envie : dormir.Le poilu vivait dans un état de misère physique inimaginable.
Aux conditions climatiques épouvantables s'ajoutait uneautre torture, le manque de sommeil.
Mal équipé, le soldat devait s'envelopper dans des morceaux de tissu defortune pour couvrir ce qui restait de son uniforme, cherchant à se protéger avec des vieux journaux ou des peauxde lapin.
Et puis il y avait la guerre et, après l'attaque, les travaux d'entretien de la tranchée, et l'évacuation desblessés et des morts.
Le moindre répit devenait un moment de bonheur intense.
Mais il fallait pour cela que troisconditions soient réunies : ne pas avoir froid, ne pas avoir faim, ne pas avoir peur.
Témoignage."A 50 m de l'autre côté des barbelés, on entend parler des Allemands, de temps en temps un coup de fusil quidégénère bien souvent en fusillade : un des nôtres est-il tué, on l'enterre, faute de mieux, dans le parapet de latranchée, au risque de voir apparaître quelques jours plus tard son bras ou sa jambe." Extrait de Un Cryard au feu,souvenirs du lieutenant M.
Carpentier.
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