les philosophes du XVIIIe siècle, Montesquieu semble-t-il, puis Voltaire, Rousseau substituent celle de religion naturelle, non sans aller quelquefois jusqu'à l'athéisme comme Diderot.
Publié le 21/12/2021
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«
Introduction :
a) A la notion traditionnelle de religion révélée, jugée par eux fallacieuse et dangereuse.
b) les philosophes du XVIIIe siècle, Montesquieu semble-t-il, puis Voltaire, Rousseau
substituent celle de religion naturelle, non sans aller quelquefois jusqu'à l'athéisme
comme Diderot.
c) Ils savent donc s'unir contre leur ennemi commun : le christianisme, en particulier la
religion de leur pays, le catholicisme romain; mais ils sont loin d'être d'accord sur le
reste, c'est-à-dire sur Dieu lui- même et sur le rôle des religions établies, dont il faut bien
expliquer la présence.
I.
— Pour Montesquieu :
a) Sur le problème de Dieu, il s'est montré fort réservé.
Toutefois, sa conception, dès les
Considérations, de causes générales qui détermineraient l'histoire des sociétés peut faire
soupçonner mieux qu'un déisme : un athéisme rigoureux et serein.
Il sera accusé de «
spinozisme » à propos de L'Esprit des Lois.
b) Mais en « sociologue » avant la lettre, il se montre intéressé par le « fait » religieux,
qui doit, au sein de ce déterminisme naturel, correspondre à un besoin des hommes et
peut-être à un choix de la Raison : « La religion, même fausse, est le meilleur garant que
les hommes puissent avoir de la probité ».
Aussi se borne-t-il à dénoncer ces faussetés :
c'est ainsi que dans les Lettres Persanes, en blâmant certains traits de superstitions dans
les religions non chrétiennes, le Persan atteint par ricochet des pratiques semblables du
christianisme.
c) Il reconnaît même au facteur religieux un pouvoir dans le déterminisme historique.
Par
exemple le christianisme exige que tous les hommes soient frères en Dieu; ce qui lui
permet de dénoncer comme inconséquence, l'esclavage en pays chrétien.
Autre exemple
: la métempsychose dans les indes (cette croyance religieuse sauve le bétail qui sans
elle, disparaîtrait totalement, du fait de l'excessive chaleur).
d) Mais, contrairement à Voltaire, pour obtenir la tolérance, il en vient à préconiser une
seule et unique religion par pays : « Comme il n'y a guère que des religions
intolérantes...
cela sera une très bonne loi civile, lorsque l'Etat est satisfait de la religion
établie, de ne point souffrir rétablissement d'une autre ».
II.
— Pour Voltaire :
a) II semble croire en un Dieu puisqu'il l'invoque (Prière à Dieu du Traité de la
Tolérance), lui élève une chapelle à Ferney, et attaque furieusement les athées de son
temps (Helvétius).
Mais ce n'est pas le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, celui de
Pascal, mais un Dieu horloger, un Dieu rémunérateur et vengeur, dont on ne peut
connaître la nature et qui ne peut être Providence (fin de Zadig, Poème sur le
Tremblement de terre de Lisbonne, Candide).
Aux hommes à s'entendre entre eux sur
terre, sans rien attendre de lui !
b) En dehors de cet aspect unique et facilement universalisable de la Divinité, il faut
combattre toutes les religions établies, lesquelles sous la diversité de leurs dogmes et de
leurs rites sont purement humaines et usurpent le respect dû aux choses divines !
c) D'autant plus que ces impostures sont préjudiciables à la paix publique et aux
lumières.
Toute l'oeuvre de Voltaire s'organise même autour de ce combat contre la
superstition, contre le fanatisme, contre l'infâme : depuis ses épopées de jeunesse (La
Henriade) jusqu'à ses Contes et ses Pamphlets en passant par ses tragédies (Zaïre,
Mahomet), ses Lettres Anglaises et ses Histoires (Le Siècle de Louis XIV et VEssai sur les
moeurs).
III.
— Pour Rousseau :.
»
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