Les passions sont-elles des maladies de l'âme ?
Publié le 15/03/2021
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Les passions sont-elles des maladies de l’âme ?
La haine, colère cruelle refroidie, la tristesse pesante, la joie intense, la jalousie
virulente et l’admiration originelle, cet éventail de passions reflète la complexité de l’homme.
Cette première approche montre des passions très négatives, violentes et dominantes ce qui
nous pousse à nous interroger sur le rapport qu’entretiennent les passions et la raison,
autrement dit la raison face à ce qui lui résiste.
En effet, quand la passion s'empare de nous, la
raison s’incline et nos actes ne sont plus que passionnels.
Les passions semblent donc
s’imposer à la raison comme une maladie.
Mais l’âme peut-elle être malade ? On peut
considérer que la maladie est ce qui empêche l’âme de remplir sa fonction première, ou alors
d’une manière moins radicale, il s’agit de ce qui l’affaiblit.
Dire que les passions sont des
maladies de l’âme revient à dire que les passions nous rendent irrationnels.
Elles ne font plus
de nous des hommes, des êtres pensants mais au contraire, c’est presque comme si elles nous
séparaient de la seule chose qui nous distingue des animaux, notre capacité de penser.
Autrement dit, si les passions sont des maladies de l’âme, cela revient à dire qu’elles ne sont
pas bonnes pour la vie humaine.
Cependant, toutes les passions ne sont pas mauvaises et
plusieurs auteurs s’entendent pour dire que les passions sont même nécessaires.
En ce sens, il
faut se demander si les passions sont réellement des maladies de l’âme.
Pour répondre à cela,
il apparaît dans un premier temps que les passions agissent comme des maladies de l’âme en
ce qu’elles sont un obstacle à la raison.
Dans un deuxième temps, il s’agit de montrer que
bien qu’elles s’imposent à la raison, les passions sont nécessaires et utiles.
Dans un troisième
temps, la notion de maladie devient nuançable car les passions sont maîtrisables.
Comprendre comment les passions fonctionnent est déterminant pour envisager leur
rapport à l’âme.
On peut s’accorder sur la vision que propose Alain de l'homme comme
dualité.
L'homme est un corps et une âme, qui sont réellement distincts.
L'âme est raison et
le corps est son instrument.
Ce dualisme apparent nous permet de placer la source de la
passion dans le corps.
C'est un mécanisme corporel qui déborde sur l'esprit et le domine, ce
qui reprend la définition cartésienne des passions comme “des perceptions, ou des
1.
»
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