LES NOURRITURES TERRESTRES D'ANDRE GIDE
Publié le 22/05/2020
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LES NOURRITURES TERRESTRES
ANDRE GIDE
L’écrivain passe d’un extrême à l’autre; que le livre premier place le désir
au-dessus de la satisfaction.
André Gide en nous parlant de la nécessité de nous
libérer des contraintes extérieures et de jouir pleinement des plaisirs sensuels, a
partagé avec nous, par l’intermédiaire de l’œuvre son expérience de la
sensualité.
Il nous fait ainsi un témoignage de la complexité humaine et enrichit
notre connaissance de l’homme.
Chacun trouve dans l’œuvre de quoi absorber
sa soif, de quoi calmer sa faim.
Dans cette succession de rêveries, l’auteur prescrit au jeune Nathanaël, à la
fois disciple et objet de séduction, d'abandonner toute règle morale et toute
habitude de pensée, de fuir les conventions pour mieux rejoindre l'aventure et la
spontanéité du vivant, pour mieux connaître soi-même et le monde, de
s’éloigner de la haine.
Recommandant désormais la légitimité d'un bonheur
humaniste (« rien que la terre » ) et le refus des acquisitions de l'éducation ou
des impératifs de la morale, l'écrivain y exaltait l'ouverture aux plaisirs des sens,
« la ferveur et l'ivresse d'une disponibilité sensuelle » : « Heureux, pensais-je, qui
ne s'attache à rien sur la Terre et promène une éternelle ferveur à travers les
constantes mobilités» .
Cette exaltation du sensualisme et ce culte de la
disponibilité impliquent cependant un effort personnel, un don total de soi :
« Que l'importance soit dans ton regard, non dans la chose regardée» .
Cette leçon d’existence, qui s'inspirait de sources multiples (contes
orientaux, grands textes bibliques et discours inspirés de Nietzsche) et dont le
ton sensible n'excluait pas le caractère instructif, rencontra d’abord « une
incompréhension presque totale » (“ Si le grain ne meurt ”) mais allait exercer
plus tard une influence considérable.
L’auteur apprend au lecteur non seulement à se séparer de son livre, mais à
se dés-instruire, à se délivrer de certaines conduites morales et intellectuelles,.
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