Les mots nous éloignent-ils des choses ?
Publié le 15/05/2020
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Le langage nous parait aujourd'hui comme un outil indispensable, les mots, qui le compose, sont des outilspermettant de dire le réel, pas seulement le sensible.Ils permettent de dire des idées, des sentiments, de transmettre des informations sur notre vie intérieure.
C'estdonc grâce aux mots que l'on peut exprimer des choses, ils nous permettent de transcrire la réalité, ils sont là pourla réalité.Ainsi tout ce que l'on dit est réel, dans le sens où tout ce que l'on dit est perceptible, existe.
Pourrait-on dire alorsque tout ce que l'on dit est vrai ? Est ce que tout ce que l'on dit correspond à la réalité ? Les mots peuvent-ils, aucontraire être au service de la fausseté ? Dans ce cas les mots nous éloignerait des choses, on ferait alors unmauvais usage de la parole.
Cependant les mots sont des outils pour dire la vérité : peut on communiquer une chosevraie, une idée, sans les mots ? Comment pourrait-on alors s'approcher des choses sans les mots ? Quel lien y'a t- ilentre les mots et les choses ? Les mots nous éloignent-ils des choses ?
Les mots sont des instruments pour dire le réel, pas seulement ce qui est perceptible.
Ils nomment les choses,permettent d'exprimer nos idées et même de réaliser nos pensées.
La pensée étant une chose de l'esprit, existe,selon Hegel, qu'à travers les mots.
On ne peut pas séparer les mots de la pensée car la pensée est réelle que quandon lui trouve sa forme verbale.
Une penséeinexprimable est confuse.
Sans les mots, nos pensées sont indéterminées et fictives ou encore confuses etinauthentiques.
Les mots donnent à la pensée une "forme objective".La "forme objective" peut s'entendre en deuxsens : c'est l'idée d'objet et l'idée d'objectivité.
En effet, les mots sont à la fois des objets concrets, matériels maisils sont aussi un gage d'objectivité.
C'est cette forme objective du mot appliquée à la pensée, qui la fait sortir de laconfusion dans laquelle elle se trouvait.
Les mots nous rapprochent donc de la pensée.
Les mots contrairement aux gestes, n'imitent pas les choses.
C'est en s'éloignant de la réalité en essayant pas del'imiter que l'on s'en rapproche le plus et que l'on exprime le mieux.
Les mots sont des signes conventionnels, ils ontété inventés par les hommes pour pouvoir exprimer plus de choses, plus d'idées, de façon plus précise.
Il n'existepas de signes plus précis que les mots, ils sont au service de la vérité ou plutôt de la recherche de la vérité.
C'estgrâce aux mots que l'on pense mais c'est aussi grâce à eux que l'on développe nos pensées.
Ils ont un atoutessentiel : ils peuvent être transcrit graphiquement.
Ils sont ainsi éternels et permettent aux pensées de l'être.C'est par la connaissance d'autre pensée que l'on en construit d'autres, complémentaires, afin de s'approcher de lavérité.
Les mots entretiennent un lien explicatif par rapport aux choses, et c'est par l'explication d'une chose par les motsque l'on s'approche plus de la chose.
L'homme est toujours a la recherche d'explications rationnelles, il se pose sanscesse des questions et a besoin d'explication pour tout.
Les mots, grâce à leurs plurivocités, nous permettentd'expliquer précisément l'explicable, de le communiquer de le trouver ou le chercher.
C'est en communiquant avecautrui et en prenons compte de son point de vu que l'on enrichi nos explications.
Le mot permet aussi de dire la chose absente, ce qui donne l'impression d'une certaine maîtrise du monde.
A traversles mots, l'homme se donne un doublet du monde.
Parler de sa représentation du monde permet ensuite de mieux lecomprendre.
Nous ne nous contentons pas de vivre ; nous existons.Exister, c'est "être hors de" Se tenir en dehors des choses.Pour cela, il faut un point de vue qui surplombe, qui domine les choses.Cette position, c'est les mots qui nous la donnent.
Nommer la chose ne serait pas suffisant à sa compréhension, il faut l'expliquer.Ainsi une somme de mots peut plus nous approcher des choses que le peu un mot unique.
Alors la désignation d'unechose par son nom, nous éloignent de la chose a partit du moment où le mot ne l'explique pas.
Aussi, touteproposition partielle est incomplète et à ce titre fausse même lorsque ce qu'elle dit est, en un certain sens, "vrai”.Cela implique que les mots ont des limites pour retranscrire les choses.
Quelles sont ses limites ?L'un des reproches adressé au langage, c'est d'être un obstacle à l'expression de nos idées.
On pourrait égalementsuggérer que les mots voilent la réalité.En effet en gallois un seul terme désigne le bleu et le vert.
Ainsi un terme désigne deux réalités distinctes pour lalangue française.
Or en nommant ces deux couleurs d'un seul terme, le gallois ne tend-il pas à les confondre ? Et, ducoup, ne dissimule-t-il pas quelque chose ? Dès lors, pour remédier à cette insuffisance, ne faudrait-il pas forger unlangage qui comporte autant de mots qu'il y a de nuances à percevoir dans le monde ? Ainsi aurai-t-on la garantieque le langage n'est pas dissimulateur ? Mais un tel langage ne devient-il pas alors inutilisable ? Car le mondecomporte une infinité de nuances et le langage devrait en comporter tout autant.Bergson part du constat selon lequel nous ne voyons pas les choses telles qu'elles sont mais telles que les motsnous les montrent.
Entre les choses et nous, il y a les mots.
Et les mots sont comme des étiquettes sur les choses ;ils abordent les choses dans leur généralité .Nous regardons les choses à travers le filtre des mots.
Nous procédonsainsi par " économie " ou souci d'efficacité.
En effet, les mots désignent ce qu'il y a de général dans la chose.
Ilsdésignent ce qu'il y a d'identique, de commun, d'assimilable.
Du coup, les traits singuliers sont gommés.
Les motsuniformisent la réalité.
Les mots font entrer la réalité dans le moule des mots.
Ceci rend certes les chosesmanipulables.
Mais il s'ensuit un appauvrissement du réel .Le mot renvoie donc à la forme générique de la chose.
Etla chose elle-même, dans ce qu'elle a d'unique, passe inaperçu.
Toute la diversité de la chose tombe dans l'oubli.Les mots ne voilent pas seulement le monde extérieur ; ils voilent également notre vécu.
N'y a-t-il pas un écart.
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