Les monstres existent-ils ?
Publié le 14/05/2022
Extrait du document
«
Essai : Les monstres existent-ils ?
Michel de Montaigne écrivait « Au sujet d’un enfant monstrueux » en 1989.
Cet essai
contant les réflexions de l’auteur sur la notion de « monstre » nous pousse, lecteur, à nous
interroger sur le monstrueux.
Du minotaure de la mythologie grec jusqu’au monstre du Loch
Ness, les monstres ont souvent une représentation assez effrayante.
Très grandes et
imposantes, affreuses et très laides, ces créatures sont souvent la cause d’angoisses et de
cauchemars des plus petits d’entre nous.
Aussi, nous pourrions ainsi nous demander si les
monstres existent.
Pouvons-nous réellement qualifier quelqu’un de monstre dans notre
société ? Nous évoquerons la monstruosité physique, puis la monstruosité intellectuelle.
Enfin, nous verrons que la monstruosité est une réalité contestable.
Montaigne dépeint ainsi le portrait d’un enfant peu commun.
« Attaché et collé à un
autre enfant sans tête et qui avait le canal du dos bouché, « un bras plus court qu’un autre » :
cet enfant malformé est décrit par l’auteur comme un être effrayant, une « bête de cirque ».
Ses proches l’utilisent d’ailleurs pour gagner quelques sous, alors nous pourrions douter de
l’humanisation de l’enfant.
Il n’est pas réellement considéré comme un être humain, mais
comme un être à part.
Il est au fond considéré comme différent, étrange, monstrueux.
Le
terme « enfant monstrueux » est utilisé ici pour décrire le différent, pour illustrer ce qui
n’entre pas dans les codes établis par la société.
Le mot « monstre » est définit par le
dictionnaire Larousse, édition 2018, comme « un être présentant une malformation
importante ».
Ainsi, nous pourrions penser que cet enfant est donc monstrueux, autrement
dit malformé.
Le monstre définirait alors un individu ou une créature dont l’apparence, voire
le comportement, surprend par son écart avec les normes de la société.
Nous remarquons par
ailleurs que Montaigne précise que le monstre n’est monstre que pour l’Homme, qui définit
et établit ce qui est naturel ou non, ce qui est beau ou non, ce qui est normal ou non.
Au fond,
cet enfant est monstrueux pour l’Homme, en contraste avec ses semblables.
Le mot
« monstre » vient du latin « monstrare » qui signifie « montrer » : le monstre serait ainsi
quelque chose que l’on montre du doigt, la troisième personne du singulier représentant le
monde des mortels, la société dans laquelle nous vivons.
De part son physique, l’humain
définira alors son semblable de monstre.
Mais pouvons-nous seulement qualifier quelqu’un
de monstre pour son physique ?
Ted Bundy est un tueur en série américain.
Il tuait de nombreuses jeunes femmes et
filles dans les années 1970.
En plus d’enlever et de violer ses victimes, il pratiquait des actes
nécrophiles sur leur cadavre.
Nous pouvons ainsi établir et qualifier cet homme de monstre.
Le dictionnaire Larousse définit d’ailleurs également le monstre comme un individu aspirant
la peur, le dégoût, l’empathie ou le mépris.
Le monstre prend ici le visage du mal, de la mort.
Nous pourrions ainsi penser que cet individu abject est considéré comme un monstre, un.
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