Les migrations internationales concernent essentiellement les pays du Sud, mais la pression s'accentue vers ceux du Nord
Publié le 09/09/2020
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Les migrations internationales concernent essentiellement les pays du Sud, mais
la pression s’accentue vers ceux du Nord
Selon les estimations du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), le
nombre des migrants dans le monde (migrations internes et réfugiés non compris)
oscillait entre 130 et 150 millions à la fin du XXe siècle, soit 2,3 % de la
population mondiale, l’Union européenne en accueillant environ 18 millions et
les États-Unis un peu moins de 25 millions.
L’essentiel des migrations internationales concerne donc le sud de la planète.
Les populations du tiers monde émigrent le plus souvent vers des pays
limitrophes, à peine moins pauvres que celui d’où ils viennent.
Néanmoins, s’est
incontestablement opéré un net accroissement des flux migratoires, notamment du
Sud vers le Nord.
Malgré tous les obstacles mis sur leur route, le nombre des
migrants entrés en Amérique du Nord, en Australie et en Europe de l’Ouest a
doublé entre 1983 et 1993, passant de 1,3 million à 2,7 millions, selon
l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
La
globalisation de l’économie a également accentué la diversification des régions
d’origine, des pays d’accueil et des espaces de déplacement.
Les profils
socioprofessionnels des migrants ont également changé : des travailleurs
qualifiés, voire très diplômés, ont à leur tour pris le chemin de l’exil - c’est
le fameux « exode des cerveaux » -, même si les paysans sans terre et les
ouvriers sans travail sont restés majoritaires.
L’échec des politiques alternatives
Les pays qui ont fermé leurs frontières aux travailleurs sans qualifications,
comme c’est le cas de la plupart des États d’Europe de l’Ouest depuis le milieu
des années 1970, ont cependant continué d’accueillir des migrants en vertu des
droits garantis par leur Constitution ou par les traités internationaux.
Cent
mille personnes sont ainsi entrées annuellement en France durant les années 1990
au titre du regroupement familial et au nom du droit d’asile.
Si les législations et les contrôles aux frontières se sont considérablement
durcis dans les pays développés, ils n’ont pu toutefois arrêter ceux qui
n’avaient rien à perdre.
Au demeurant, les migrants en situation irrégulière,
évalués par le géographe Gildas Simon à quinze millions de personnes dans le
monde, constituent une force de travail particulièrement concurrentielle.
Cette
véritable « armée de réserve », grâce à sa flexibilité, a contribué à la
sauvegarde de secteurs économiques entiers dans les pays d’immigration.
Les politiques alternatives à la fermeture des frontières ont de tout temps et
en tous lieux montré leurs limites.
L’aide au retour n’est jamais suffisante
pour parvenir à convaincre des populations qui ont fui la misère de retourner
dans leurs pays de leur plein gré.
Le codéveloppement, c’est-à-dire le soutien
des pouvoirs publics des pays d’accueil aux projets des communautés immigrées
engagées dans un processus d’aide économique et technique à leur pays d’origine,
afin de dissuader de nouveaux candidats au départ, a un impact nécessairement
limité.
Enfin, l’aide publique au développement (APD), par ailleurs en constante
diminution, ne « tarit » pas l’émigration.
De nombreuses études - en particulier
sur les Chinois de Taïwan, les Coréens ou les Mexicains aux États-Unis - ont
montré qu’un certain décollage économique permet sans doute aux plus pauvres de
ne plus partir, mais provoque par ailleurs, dans un premier temps, le départ
d’autres couches de la population, principalement les classes moyennes frustrées
d’une qualité de vie et de conditions de travail qu’elles ne trouvent pas encore
chez elles.
Faut-il ouvrir les frontières ?
Ces impasses ont contribué à introduire le débat sur l’ouverture des frontières.
Certains des partisans d’un assouplissement, voire d’une abrogation des mesures
visant à contenir les flux migratoires font valoir le profond changement de.
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