Les loyautés
Publié le 02/03/2022
Extrait du document
«
Les loyautés de Delphine de Vigan
Dans ce roman à suspens, nous découvrons quatre personnages attachants : deux adolescents et
deux femmes qui, face aux violences qui leur sont faites, vont se défendre, se révolter, ou se taire
par loyauté.
La loyauté est une qualité qui peut mener au pire.
Théo subit la situation d’enfant du siècle, en garde alternée, fils unique d’époux séparés qui se
détestent.
Ses parents sont dans l’incapacité d’écouter et de comprendre ce qu’il vit chez l’autre.
Sa
mère traque sur lui les traces de son passage chez le père.
Celui-ci ne le voit pas car il sombre petit
à petit dans une mélancolie qui l’entraîne vers la mort.
L’adolescent retourne sur lui-même les
violences faites à son encontre.
Il ingurgite de l’alcool de façon de plus en plus importante, pour essayer sciemment que le silence se
fasse en lui, que cessent les acouphènes qui l’empêchent de dormir.
Ils se déclenchent quand il
revient chez sa mère : « Il encaisse, corps malingre criblé de mots, mais elle ne le voit pas.
Les mots
l’abîment, c’est un ultrason insupportable, un effet larsen que lui seul semble entendre, une
fréquence inaudible qui déchire son cerveau.
»((Le Vigan D., Les loyautés , Paris, J.-C.
Lattès, janvier
2018, p.
26.))
Théo est aussi confronté à la violence de l’institution qu’est le collège.
Pour y parer, il s’appuie sur
l’amitié avec un double : Mathis, et sur un objet : l’alcool, trait prélevé sur le frère aîné de son ami.
Mathis se sentait effroyablement seul à l’entrée en 6 è
°.
Il a vu Théo arriver en retard puis s’asseoir à
côté de lui sous les moqueries des autres.
Ils se sont adoptés, le solitaire et l’humilié.
Depuis, ils se
réfugient dans la prise d’alcool à l’abri des regards, dans un coin secret du collège.
Mathis est d’une
loyauté sans faille envers Théo, il boit par amitié et va jusqu’à voler de l’argent pour pouvoir offrir à
son ami le précieux alcool.
Les adultes sont disqualifiés.
Hélène, une professeure s’intéresse à Théo.
Elle « voit » en lui, et recherche sur lui les marques de
la violence parentale qu’elle a subie et qu’elle reconnaît.
Elle va aller jusqu’à soulever le tee-shirt de
Théo mais ne peut trouver ces « marques », invisibles, car les violences sont d’un autre ordre.
Il y a aussi Cécile, la mère de Mathis, qui dialogue sans arrêt avec sa voix intérieure, pour se
rassurer.
Depuis deux ans, ce qu’elle a vu sur l’ordinateur de son mari l’a « coupée en deux ».
Face à.
»
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