Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos - Analyse de texte
Publié le 25/09/2021
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«
Les
Liaisons dangereuses de
Choderlo s
de Laclos
i�1�1:,�un
mi
_litaire,
ce qui pourrait
expliquer la
conception quasi
guerrière des
rapports humains
qu'il développe dans
son œuvre majeure,
Les Liaisons
da nge reuses.
Mais
Laclos est également
un homme des
Lumières, humaniste
moderne, aussi bien
versé dans la poésie,
la littérature, l'opéra,
que dans la politique,
les arts militaires
(il invente le boulet
creux), ou le
commandement des
hommes au combat.
Né au milieu du
xv111• siècle, il sera
tour à tour
monarchiste,
révolutionnaire,
orléaniste et
bonapartiste, aussi
« libertin » en
politique que ses
personnages le sont
en amour.
Les Liaisons
da nge reuses
donnent
une image frappante
de l'air du temps de
cette fin de
xv111• siècle, et on
comprend qu'elles
eurent un énorme
succès à leur époque.
1.
Dans la vie sociale
(bals, réceptions,
invitations ...
).
2.
Son état de femme.
3.
Je faisais en sorte
de ...
4.
Ce contrôle.
>
œkUll.:i- -------------�
Les Liaisons dan
gereuses
sont un roman épistolaire mettant en scène
un homme et une femme de l'aristocratie du xvuf siècle, qui font profes
sion de libertinage.
Les deux principaux correspondants, la marquise de
Merteuil et le vicomte de Valmont, sont en effet deux séducteurs profes
sionnels, hypocrites et manipulateurs.
Tout au long du livre, ils se confient
par lettres leurs stratégies amoureuses, se flattent de corrompre la vertu
de leurs victimes, s'amusent des réactions naïves ou triviales de ces der
nières.
Dans la lettre LXXXI dont ce texte est tiré, la marquise de Merteuil fait
le récit de sa vie à Valmont, et décrit la manière dont elle parvint à
construire sa personnalité.
M ais
moi, qu'ai-je de commun avec ces femmes
inconsidérées? quand m'avez-vous vue m'écarter
des règles que je me suis prescrites, et manquer à
mes principes? je dis mes principes, et je le dis à dessein : car ils ne
5 sont pas, comme ceux des autres femmes, donnés au hasard, reçus
sans examen et suivis par habitude, ils sont le fruit de mes pro
fondes réflexions.
Je les ai créés, et je puis dire que je suis mon
ouvrage.
Entrée dans le monde 1
dans le temps où fille encore, j'étais vouée
10 par état 2
au silence et à l'inaction, j'ai su en profiter pour observer
et réfléchir.
Tandis qu'on me croyait étourdie ou distraite, écoutant
peu à la vérité les discours qu'on s'empressait à me tenir, je
recueillais avec soin ceux qu'on cherchait à me cacher.
Cette utile curiosité, en servant à m'instruire, m'apprit encore à
15 dissimuler.
Forcée souvent de cacher les objets de mon attention
aux yeux de ceux qui m'entouraient, j'essayai de guider les miens
à mon gré.
J'obtins dès lors de prendre à volonté ce regard distrait
que vous avez loué si souvent.
Encouragée par ce premier succès, je
tâchai de régler de même les divers mouvements de ma figure.
Res-
20 sentai-je quelque chagrin, je m'étudiais à 3
prendre l'air de la séré
nité, même celui de la joie.
]'ai porté le zèle jusqu'à me causer des
douleurs volontaires, pour chercher pendant ce temps l'expression
du plaisir.
Je me suis travaillée avec le même soin et plus de peine,
pour réprimer les symptômes d'une joie inattendue.
C'est ainsi que
25 j'ai su prendre sur ma physionomie cette puissance 4
dont je vous
ai vu quelquefois si étonné.
J'étais bien jeune encore, et presque sans intérêt: mais je n'avais à
,L ,..
»
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