Les lettres elliptiques de Lagarce
Publié le 01/02/2022
Extrait du document
«
Jean-Luc Lagarce Juste la fin du monde
Suzanne, les lettres elliptiques
analyse linéaire
Jean-Luc Lagarce, dramaturge du XXème siècle, a publié la pièce de théâtre Juste la fin du
monde en 1990.
Dès le prologue, Louis confie au lecteur/spectateur le secret de sa « mort
prochaine et irrémédiable » et le projet qu’il a eu de revenir dans sa famille pour le leur « dire
».
L’action de la pièce débute véritablement à la scène 1 : Suzanne, la cadette, manifestement
heureuse des retrouvailles, présente sa belle-sœur Catherine à son frère aîné, parti depuis une
dizaine d’années.
Dans la scène 2, Catherine, qui est la femme d’Antoine, parle à Louis de ses
« neveux », qu’il ne connaît pas, et justifie le choix du prénom « Louis » pour le garçon.
Le
dialogue charrie les banalités, les maladresses, et tente de combler le vide tandis qu’Antoine ne
craint pas de souligner par ses remarques que Louis s’est éloigné de sa famille.
Au début de la
scène 3, Suzanne se retrouve seule avec Louis.
Elle sera la seule à parler dans un long soliloque
(discours d’un personnage qui se parle à lui-même en présence d’un autre).
Elle revient sur le
départ de son frère quand elle était petite : elle le lui reproche comme un abandon, « Ce n’est
pas bien que tu sois parti ».
Suzanne en vient alors à évoquer les lettres à travers lesquelles
Louis est resté malgré tout en contact avec sa famille.
Problématique : Comment se manifeste l’ambivalence de la relation de Suzanne à son frère
aîné ?
Découpage : 3 mouvements
Premier mouvement : les faits : des « lettres elliptiques »
Deuxième mouvement : retour sur le passé : les attentes de Suzanne
Troisième mouvement: l’interprétation de Suzanne
Premier mouvement : Les faits : des « lettres elliptiques » (v1 à 7)
Comme tous les personnages de la pièce, Suzanne hésite quand elle parle, reformule sans cesse
son propos, à la fois par souci de trouver la formulation la plus juste et parce que le langage,
c’est le domaine de Louis.
En effet, on perçoit chez elle à la fois un effort pour être à la hauteur
de celui qui est censé bien parler et une gêne, voire un complexe, de ne pas être aussi à l’aise
que lui sur ce terrain.
● Suzanne commence par évoquer les « lettres » envoyées par Louis
→utilisation de l’imparfait, « tu nous envoyais ».
L’adverbe de temps « parfois » est placé en
début de phrase et répété à la ligne suivante (anaphore).
Cela souligne la rareté des lettres en
question.
● Puis, Suzanne se corrige.
→ reprise de la même proposition au présent d’actualité (polyptote : emploi d’un même mot
sous différentes formes grammaticales) : « tu nous envoies ».
L’épanorthose (correction d’une
expression pour la nuancer ou la renforcer) lui permet d’être plus juste : Louis n’a pas cessé de
leur écrire et il est là en face d’elle.
Par cette correction, elle considère donc leur relation passée.
»
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