les lémuriens
Publié le 18/05/2020
Extrait du document
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UNE
DIV.ERSITÉ
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Au début de l'ère tertiaire, après
l'extinction des dinosaures, il y a
environ 65 millions d'années, les
primates se sont séparés en deux
sous-ordres : les Simiens qui
représentent la branche primitive
de l'homme et les Prosimiens dont
les représentants modernes sont
les lémuriens.
Primates inférieurs,
les lémuriens ont longtemps été
négligés par les chercheurs qui
s'Intéressaient plutôt aux singes.
Mais aujourd'hui, leur formidable
diversité les a fait revenir sur le
devant de la scène.
On a, en outre,
pris conscience de la réelle menace
qui pesait sur eux : la destruction
de leur habita� remplacé par des
cultures ou des pâturages, a
considérablement réduit le nombre
de représentants de certaines
espèces.
que
30 g) aux lémuridés de taille
moyenne jusqu'aux plus grandes
espèces de la famille des lndriidae
(certains individus de l'espèce indri
dépassent les 7 kg).
Cette évolution •.
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de poids, et par conséquent de taille,
est liée à la transformation
progressive de l'activité nocturne de
ce mammifère vers une activité
diurne, voire même exclusivement
diurne pour les plus gros individus.
Cette transformation reflète la
tendance de l'évolution chez les
primates en général.
De par leur isolemen� les lémuriens
archaïques ont pu évoluer à l'écart
des principaux concurrents et
prédateurs des primates présents
sur le continent africain.
Cependant,
il y a 2000 ans, l'homme s'est
installé à Madagascar.
Cette arrivée
a donné lieu à la chasse aux
lémuriens, à la modification de
l'environnement et à l'introduction
de nouvelles espèces telles les
f------------� bovins, les caprins et les canidés
ORIGINE ET RÉPARTITION
Les lémuriens, ou lémurs, sont les
survivants d'un embranchement
de primates qui s'est développé
presque exclusivement à
Madagascar.
C'est sur cette grande
ne qu'on les trouve encore
aujourd'hui.
Selon certains
géologues, les ancêtres des
lémuriens ont certainement atteint
ce territoire en dérivant sur des nots
de végétation flottante en
provenance du continent africain.
Les lémuriens se sont donc retrouvés
totalement isolés et ont alors subi
une spéciation progressive qui
conduit aujourd'hui au nombre de
40 espèces modernes réparties dans
quatre familles : la famille
Lemuridae (les lémuriens), la famille
Cheirogaleidae (les lémurs nains), la
famille lndriidae (les indriidés) et la
famille Daubentoniidae (les aye
ayes).
L'isolement de ces
mammifères les a conduits à évoluer
différemment des Simiens des
grands continents.
Cependant,
certains caractères ancestraux de ces
Simiens ont tout
de même été
conservés par les
lémuriens.
C'est
ainsi que le poids
des lémuriens a
progressivement
augmenté en
passant des
lémurs nains (le plus petit primate
du monde, le miuocèbe ne pèse (grands
prédateurs de lémuriens).
Ces actions ont eu pour
conséquence la disparition de 14
espèces de lémuriens qui n'ont pas
survécu à ces " nouvelles règles ».
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Trois sous-familles de lemuridae ont
perduré : les lemurinae (les makis),
les lepilemurinae (lépilémurs) et les
hapalemurinae (hapalémurs), bien
que ces derniers soient aujourd'hui
en voie d'extinction.
MORPHOLGIE ET SQUE LETTE
Les lémuridés pèsent de 0,5 à 5 kg
et leur taille peut varier de celle de
l'écureuil à celle du chat.
Les mâles
et les femelles ont quasiment la
même taille
mais ils se
différencient par leur
couleur.
Ils
possèdent tous
une longue
queue qui est
le plus souvent
touffue.
Leurs
membres postérieurs sont plus
développés que leurs membres
antérieurs.
Ce développement est de
plus en plus marqué en allant des
lemurinae (les pattes avant
représentant 69 %des pattes
arrières) aux hapalémurs {67,1 %}
aux lépilémurs (60,3 %}.
Cette
différence confère à ces animaux,
généralement arboricoles, une manière
particulière de se déplacer
dans les arbres ; les lémuriens
présentent une grande agilité de
déplacement au milieu des petites
branches et des rameaux et ils
peuvent aussi effectuer des bonds
de plusieurs mètres pour aller
d'arbre en arbre.
L'espèce du maki
calta représente, quant à elle, une
exception dans le sens o� ce primate
circule souvent sur le sol et préfère
utiliser les grosses branches stables
et horizontales lorsqu'il grimpe aux
arbres.
Tout comme
les primates
typiques, les
yeux des
lémuriens sont
dirigés vers
l'avant et leur
vision est
binoculaire,
même si leur champ s'avère plus
restreint que celui des Simiens.
LA COMMUNICATION
Les lemuridae possèdent des
glandes odorifantes au niveau des
quatre poignets et à la base de la
queue qui leur permettent de
signaler leur présence, de marquer
leur territoire ou des congénères.
Elles leur servent également lors de
combats qui s'appuient sur les
odeurs par marquages et
surmarquages.
Par exemple, lors
d'un combat ritualisé, le maki calta
enduit sa queue de secrétions
provenant des glandes de ses
poignets, qu'il agite ensuite en
direction de son adversaire.
La communication entre lemuridae
se fait par ce système de marquage
mais elle est également vocale ou
gestuelle.
Ils communiquent par des
hurlements pour prévenir
d'éventuels dangers ou pour
maintenir un espace nécessaire
entre les groupes.
Ils poussent
également de petits cris pour rester
en contact avec les membres de leur
clan.
Les lemuridés sont présents
dans presque toutes les forêts
malgaches.
Ils sont cependant la
seule famille de primates malgaches
possédant des représentants
sauvages hors de Madagascar : on
peut ainsi trouver le maki mongos
aux Comores et le maki brun à
Mayotte.
La date de leur introduction,
certainement due à
l'homme, n'est pas connue mais
remonte sûrement à plusieurs
centaines d'années.
À Madagascar, les makis et les
lépilémurs se trouvent sur tout le
long de l'ile à l'ouest et à l'est alors
que les hapalémurinés prédominent
sur la côte orientale.
Le plateau
central de Madagascar � quant à
lui, dépourvu de primates, alors que
l'on pouvait en trouver il y a encore
un millier d'années.
LE RtGIME ALIMENTAIRE
Leur alimentation, principalement
végétarienne, varie selon les régions
et les saisons mais également selon
les espèces.
Le
maki de Mayotte
consomme
essentiellement
des fruits (67 %}
et des feuilles
(2 7 %}, le maki
à front roux
consomme
principalement les feuilles de
certaines plantes, et le maki mongos,
quant à lui, occupe 81 %de ses
repas à lécher le nectar des fleurs
pendant la saison sèche.
L'ORGANISATION SOCIALE
ET LE TERRITOIRE
L'organisation sociale varie au sein
des diférentes familles.
Les groupes
de maki mongos sont formés d'un
mâle, d'une femelle et de la
progéniture juvénile.
Ils occupent de
petits territoires de 1,15 ha qui
peuvent recouper ceux des autres
groupes.
Le lien entre deux adultes
peut durer plusieurs années.
Par
contre, chez le maki mongos de
Comores, il n'existe aucun lien entre
les couples.
Les groupes des maki à
front roux, quant à eux, comptent
environ 9 sujets et évoluent dans des
territoires très petits (0,75 à 1 ha)
qui chevauchent les territoires des
groupes voisins.
Enfin, le maki cana
fait partie de groupes comptant 5 à
30 sujets qui circulent dans de vastes
domaines (6 à 23 ha).
Au sein d'un
groupe de maki catta, les
interactions peuvent souvent être
agressives et il existe un système
hirérachique entre mâles et femelles,
qui se trouve être suspendu en
période de rut.
Les femelles passent
leur existence dans le groupe qui les
a vu naître alors que les mâles
transmigrent d'un groupe à l'autre
au moins une fois dans leur vie.
Le
lépilémur évolue seul le plus souvent
mais partage son minuscule territoire
(entre 0,18 et 0,3 ha) avec
un congènère du même sexe ou du
sexe opposé.
Des rencontres entre
lépilémurs ont lieu 1 à 3 fois par nuit
et durent entre 5 minutes et 1 heure.
Durant ces rencontres, les animaux
se déplacen� mangent et
s'épouillent.
LA PROGtNJTURE
Après une gestation comprise entre
60 et 160 jours, les lémuriens
mettent au monde un seul petit Le
cas du maki varié est unique dans la
famille car la femelle met
généralement bas des jumeaux
qu'elle " parque • ensuite dans un
nid ou sur une branche pendant
qu'elle fourrage, et ce durant la
période post-natale.
La femelle du
maki calta, quant à elle, ne se sépare
jamais de son unique petit qui naît
après une
gestation de
4 mois et
demi.
Celui-ci
s'agrippe avec
force à la
fourrure de
sa mère,
accroché à son
ven trr dans le sens de la longueur.
À un mois, le jeune maki calta est
capable de s'alimenter seul et de
courir, sauter et grimper agilement
Pourtant il continue à têter sa mère
et à se faire porter.
Quand il devient
trop grand pour s'agripper au
ventre, il change tout simplement de
position et s'installe sur le dos
maternel.
Il chevauche
ainsi sa mère jusqu'à l'âge de
6 mois, âge auquel il devient
autonome.
Considéré comme un
adulte à 1 an et demi, il atteint sa
maturité sexuelle à l'âge de 3 ans
seulement.
AUJOURD'HUI, QU'EN EST-IL ?
Les lemuridae sont menacés par la
destruction des habitats.
Ils sont
cependant dotés d'une bonne
capacité d'adaptation : ils se
nourrissent d'aliments variés, ils sont
capables d'être actifs le jour comme
la nuit et leur organisation sociale
semble flexible.
La survie des
lépilémurinés e� elle, facilitée dans
la mesure où ils se nourissent
principalement de feuilles qui est la
denrée la plus abondante de la forêt.
Les hapalémurinés, en revanche,
sont en plus grand danger car ils se
nourissent de pousses de bambou
qui est une plante croissant dans un
territoire restreint.
De ce fait, ils sont.
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