Les inventaires
Publié le 16/05/2020
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Les inventaires ()
La guerre laïqueAprès la Révolution, républicanisme est souvent synonyme d'anticléricalisme et monarchie de catholicisme.
Lesélections de 1877 consacrent la victoire de la République; la gauche va s'appliquer à réduire l'influence du clergé,compromis avec les forces conservatrices.
En 1879, Jules Ferry, ministre de l'Instruction publique, présente deuxprojets de loi destinés à écarter les congrégations de l'enseignement.
En 1880, le gouvernement signe deux décrets:l'un porte sur l'expulsion des jésuites, l'autre oblige les ordres non autorisés à se mettre en règle avec la loi.
Il y ades expulsions manu militari et même quelques morts et blessés.
En 1886, les derniers religieux sont bannis del'enseignement primaire public, mais plusieurs congrégations sont reconstituées.
L'affaire Dreyfus jette de l'huile surle feu.
En 1900, le ministère Waldeck-Rousseau s'en prend aux «moines ligueurs» antidreyfusards et au «milliard descongrégations».
En 1902, Waldeck-Rousseau cède la place à Emile Combes, ancien séminariste...
et anticlérical.
Cedernier commence par fermer les écoles fondées sans autorisation.
En 1904, il fait voter un texte interdisantl'enseignement à toutes les congrégations sans exception.
Quelques jours plus tard, à la suite d'un incident, Combesrompt les relations diplomatiques avec le Vatican...
avant de tomber.
La séparation entre l'Eglise et l'Etat intervienten juillet 1905.Un des points les plus controversés de la nouvelle loi est la «nationalisation» des biens de l'Eglise, qui deviennentpropriété de l'Etat.
Les lieux de culte appartiennent désormais à des «associations cultuelles».
C'est un tollé généraldu côté des catholiques, tandis que la gauche anticléricale présente cette mesure comme une juste récupérationdes richesses accumulées par l'Eglise catholique.
Partout, des groupes de défense se forment, résolus à protéger,fût-ce par la force, les lieux de culte.
On assiste à des heurts violents entre forces de l'ordre — police ou armée —et manifestants, dans le Nord, à Paris, en Bretagne et, dans une moindre mesure, dans le Midi, traditionnellementplus anticlérical.
Plusieurs membres de la police, dont un commissaire et un préfet, sont vivement pris à partie.
Lamort d'un manifestant entraîne la chute du cabinet Rouvier.
Les inventaires n'ont été qu'un succès partiel.
Danscertaines régions, la pression populaire les a tous empêchés.
Au sein du nouveau ministère Sarrien, Briand, ministredes Cultes, et Clemenceau, à l'Intérieur, se montrent plus conciliants.
D'ailleurs, tant parmi le clergé et les laïcs queparmi les républicains, nombreux sont les partisans d'un compromis.
En 1906, Clemenceau, devenu Premier ministre,garde Briand, mais les inventaires sont suspendus..
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