Les inégalités entre hommes et femmes, bien que toujours globalement criantes, tendent à se réduire
Publié le 09/09/2020
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Les inégalités entre hommes et femmes, bien que toujours globalement criantes,
tendent à se réduire
L’inscription du principe de l’égalité des sexes dans les textes des
organisations internationales et de la Commission européenne, la revendication
de l’égalité des chances par des ONG ou encore les débats qui ont agité la
presse et l’opinion publique en France concernant la parité sont révélateurs des
profonds changements survenus ces dernières années dans le domaine des rapports
entre les hommes et les femmes.
Même si elles sont encore trop souvent
marginalisées - voire cachées sous un voile -, même si elles rencontrent des
difficultés à sortir de rôles qui leur ont été assignés depuis des siècles, les
femmes ont conquis une visibilité dans l’espace public et voient leur rôle
économique commencer àêtre reconnu.
Certes, du chemin reste à faire.
Le droit des femmes à contrôler leur sexualité,
longuement débattu à Pékin lors de la IVe conférence mondiale sur les femmes,
n’est pas une évidence pour tous les pays, en particulier ceux où religion et
politique tendent à se confondre.
Dans nombre de sociétés patriarcales, le corps
et la sexualité des femmes restent sous le contrôle des maris et des hommes, et
la tradition est un alibi pour justifier toutes les pratiques, y compris les
plus aliénantes, comme les mutilations génitales.
Mais l’appropriation du corps
des femmes n’est pas seulement affaire de « spécificités culturelles », loin
s’en faut : les viols massifs perpétrés en temps de guerre, la prostitution
forcée, la traite des femmes ou le tourisme sexuel sont autant de cas de
violences et de réduction d’être humains au rang de simples objets de
consommation.
Pauvreté et précarité se féminisent
La féminisation de la pauvreté et de la précarité est aussi l’un des principaux
obstacles au progrès social.
L’emploi des femmes a progressé, notamment dans les
domaines qui leur sont traditionnellement dévolus, les services, la santé et
l’éducation, mais il s’agit souvent de travail précaire ou à temps partiel -
subi plus que choisi -, de postes en majorité peu qualifiés et marqués par des
inégalités de salaire.
Dans les régions rurales les plus pauvres du globe, là ou
les femmes n’ont le droit ni de travailler la terre en leur nom, ni d’accéder
aux prêts bancaires alors qu’elles assurent plus de la moitié de la production
alimentaire, la situation est bien pire encore.
Dans les pays du Sud, le nombre
des femmes vivant en dessous du seuil de pauvreté a crû de 50 % au cours des
trente dernières années du XXe siècle contre 30 % pour les hommes.
La
propagation du sida y touche de plus en plus de femmes et d’enfants, rendant
parfois dérisoires les efforts faits pour améliorer la santé des femmes.
Les
taux de mortalité maternelle (décès liés à la naissance) sont de quinze à
soixante fois plus élevés dans les pays en développement que dans la plupart des
pays développés.
En réduisant les budgets de santé et d’éducation, la crise de
la dette et les mesures d’ajustement structurel adoptées sous les injonctions du
FMI dans les années 1980 ont largement contribué à aggraver cette situation.
Dans les pays d’Europe centrale et orientale, ainsi que dans les ex-républiques
soviétiques, le chômage s’est accru.
Si les pays socialistes étaient parvenus à
une certaine égalité des sexes au travail - qui reposait en réalité sur beaucoup
de contraintes -, la libéralisation qui a suivi l’effondrement du bloc
soviétique a créé de nouvelles discriminations.
Une lame de fond
Tous ces points noirs ne peuvent pourtant masquer le mouvement de fond qui a
bouleversé et qui continue de travailler, à des degrés divers, toutes les
sociétés.
Dans les pays du Nord, l’espérance de vie des femmes est de plusieurs
années supérieure à celle des hommes.
La généralisation de la contraception, qui
a permis de dissocier sexualité et reproduction, est sans doute le phénomène qui.
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