"Les hommes ne s'associent pas en vue de la seule existence matérielle, mais plutôt en vue de la vie heureuse." ARISTOTE Commentez cette citation.
Publié le 16/05/2020
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Il y a au moins deux façon de se marier : d'un côté il y a le mariage bourgeois qui consiste à signer un contrat de partage de l'existence matérielle et del'autre côté il y a le mariage qui transcende l'existence matérielle comme lorsqu'on se marrie par amour ou pour des raisons religieuses.
Les relations sociales peuvent toujours être évaluées en termes de bénéfice.
Le bonheur personnel de l'individu est centré sur son existence matérielle :tout ce qui est objet du plaisir est objet pour le sujet, le bonheur est la consommation des objets de plaisir par le sujet.
L'association d'une individu à lasociété peut être représentée à partir d'un calcul coût/bénéfice par lequel il évalue l'intérêt matériel d'une association.
Mais cette représentation ne rendpas compte que l'on peut sacrifier son intérêt matériel pour le bonheur de vivre ensemble.
Des parents peuvent consacrer tout leur salaire à leurs enfants,on peut se ruiner pour faire un cadeau à la personne que l'on aime.
La vie sociale transcende la vie matérielle par ce qu'elle est la condition d'un bonheursupérieur.
Le bonheur n'est alors plus dans la relation plaisante d'un sujet à un objet, mais dans la relation entre plusieurs sujets.
Dans ce sens, on pourraitdire avec Aristote que "Les hommes ne s'associent pas en vue de la seule existence matérielle, mais plutôt en vue de la vie heureuse." Comment le bonheur de vivre ensemble peut il dépasser le bonheur matériel individuel?
I : La société assure le bonheur matériel
La division du travail1.
D'un point de vue matériel, la société est fondée sur la division du travail : la spécialisation des tâches permet d'augmenter la performance du travail dechacun.
Un homme isolé comme Robinson Crusoé sur son île doit énormément travailler pour assurer sa survie matérielle : se nourrir, se vêtir, se loger...Dans une société où les tâches sont divisées, chacun n'a qu'une chose à faire et la fait pour tous les autres, les actions coordonnées des différentstravailleurs donnent à chacun une vie confortable.
La société assure donc le bonheur entendu comme plaisir constant et assuré.
La rareté des biens2.
La société est confrontée à un fait : les biens sont rares, la plupart des objets désirés sont en nombre trop restreint pour tout le monde.
Pour éviter quecette situation engendre des conflits, les hommes s'associent pour former des règles de justice.
C'est donc par rapport à un fait matériel ( la rareté desbiens ) que les hommes cherchent une forme d'association équitable.
La justice est un idéal d'association et elle ne concerne que l'existence matérielle.Encore une fois c'est le bonheur comme plaisir constant qui est assuré.
Le contrat social3.
Sans organisation sociale, les hommes seraient probablement livrés à une guerre de tous contre tous.
Hobbes appelle cet état non social l' « état denature ».
Si l'on imagine les hommes dans un tel état de nature, les raisons qu'ils auraient de s'associer seraient selon Hobbes la peur de la mort violente etle souci d'assurer leur sécurité.
C'est en vue de leur survie matérielle, par crainte de la destruction et de la mort que les hommes s'associent.
Le contratsocial permet le bonheur comme absence de trouble, comme tranquillité.
II : Le bonheur collectif
La vie heureuse1.
Le bonheur est défini par Aristote comme un accomplissement total de soi, une forme d'excellence ou de réalisation de sa nature à la perfection.
L'hommene se réalise en tant qu'homme qu'à travers le travail , la culture, la science, toutes ces activités sont collectives et supposent une association préalable.Le bonheur n'est donc pas le simple confort matériel ou le simple plaisir que l'on tire d'une association, c'est une réalisation de soi, un développement descapacités humaines qui n'est possible que dans l'association à autrui.
L'homme ne peut pas être heureux seul2.
Selon Aristote, un homme qui serait heureux seul serait un monstre ou un dieu.
L'homme est par nature un « animal politique », c'est un être social.L'homme a en effet besoin de la société pour se développer et acquérir son humanité : il n'y a pas d'homme sans éducation, sans langage...
Le bonheursuppose d'être socialisé pour pouvoir s'accomplir pleinement en tant qu'homme.
La société n'est donc pas le résultat d'une association en vue du bonheur,elle est la condition première du bonheur, c'est la société qui permet le bonheur individuel.
La communauté3.
L'homme naît d'abord dans une communauté dont le lien ne pose pas de problème.
Un enfant ne s'associe pas à ses parents, il est naturellement leur enfant.Les parents s'aiment avant de signer un contrat de mariage.
De la même façon, la communauté affective des amis n'a pas pour but la seule existencematérielle.
L'amour qui soude une communauté familiale ou amicale est la cause du bonheur de chacun des membres et de l'association de ces membres enune même communauté.
Mais cette association n'a rien d'un contrat social, c'est une relation affective.
III : Bonheur et liberté politique
La tyrannie du bien commun1.
La communauté peut étouffer l'individu et empêcher son bonheur individuel.
Un famille qui contraint une personne à des règles trop stricte pour elle est unobstacle à son bonheur.
Un régime politique qui interdit toute dissension au nom d'un idéal commun opprime les individus.
Le bonheur collectif entre donc enconflit avec le bonheur individuel.
Il faut donc choisir entre le bonheur individuel et le bonheur collectif.
L'intérêt bien compris2.
Il n'est pas nécessaire que le bonheur individuel s'oppose au bonheur collectif.
La doctrine de l'intérêt bien compris telle qu'en parle Tocqueville cherche lepoint où l'intérêt individuel rejoint l'intérêt collectif.
Cette doctrine cherche le juste milieu entre les deux formes de bonheur, elle permet une synthèseraisonnable des intérêts.
L'aliénation3.
L'idée que le bonheur personnel s'oppose au bonheur collectif est peut être due à notre aliénation par les conditions économiques actuelles.
Le régimecapitaliste privilégie en effet le bonheur privé, étant dans un système capitaliste nous adoptons cette idéologie.
Mais un autre système économique, unautre mode de vie et de production changerait probablement notre opinion sur la supériorité du bonheur personnel sur le bonheur collectif..
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